La bande du 9 : La communaut du 9ème art

Il se passe de plus en plus de choses inquiétantes à Saint Elme jusqu’alors régi par la famille Sax. Mais avec l’arrivée de Philippe Sangaré, le frère de Franck, c’est une autre famille, qui pourrait bien venir rebattre les cartes et avec une autre méthode. Une enquête passionnante admirablement orchestrée par Lehman et Peeters.
 
 
Philippe Sangaré débarque à Saint Elme à la demande de Dombre pour tenter de retrouver son frère Franck qui ne donne plus signe de vie. Ensemble ils se rendent au chaud à l’auberge-hôtel pour faire le point sur la situation. Philippe, une fois installé, s’équipe d’un révolver et fonce dans la montagne à la recherche d’indices, il refait le parcours de son frère et ne tarde pas à arriver à la ferme où il a été enlevé. Pendant ce temps dans la famille Sax, c’est règlement de compte familial où tout le monde lave son linge sale et déballe les vieilles histoires. Arno Cavaléri est maintenant visiblement intégré au clan et exécute les ordres. Quant à Franck, il est toujours séquestré dans les sous-sols de l’usine et tente de ne pas finir ses jours en compagnie des grenouilles.
 

Dans ce troisième volet, les histoires se multiplient. On suit à la fois de l’intérieur les petits arrangements et les actions de corruption de la famille Sax, plusieurs éléments sur le passé de cette famille sont dévoilés. On retrouve Franck en fâcheuse posture et son envie de survivre, donnant ainsi du rythme et de l’action au récit. Puis pour finir, on découvre le personnage de Philippe Sangaré.
Philippe Sangaré n’a rien d’un enfant de cœur. C’est un pro, il est méthodique, intelligent, froid et semble de ne pas avoir de limites pour arriver à ses fins. Cet album lui est principalement consacré.
Les auteurs Serge Lehman et Frédérik Peeters nous surprennent une nouvelle fois par un scénario bien ficelé. Ils arrivent à varier les moments de réflexion avec Philippe et les moments d’action, de bagarre, avec Franck. Ainsi ils vont faire entremêler plusieurs histoires dans l’histoire sans pour autant perdre le lecteur. Signe d’un bon découpage.
 

Côté dessin, Peeters est toujours aussi impressionnant par son style atypique, son jeu de couleurs qu’il maîtrise à la perfection. Ses décors sont peu poussés mais c’est un virtuose dans les plans rapprochés et la posture de ses personnages. Le jeu des acteurs est le gros point fort de cette série.
Certes on aurait aimé avoir encore plus de révélations mais compte tenu de la masse d’éléments à faire vivre dans le récit, cela semble difficile d’allier révélation et rythme sans perdre de l’intérêt. Il y aura donc un quatrième volet à cette saga familiale qui n’a pas fini de nous surprendre et nous bluffer.

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