La bande du 9 : La communaut du 9ème art

Derrière la réussite se cache souvent la difficulté. « Un tournage en enfer » plonge le lecteur dans les coulisses du film Apocalypse now avec brio. Une très belle restitution organisée par Florent Silloray.
 
 
Le 1er Mars 1977 aux Philippines, Sarah Evans raconte qu’après ses études à l’université elle a été embauchée par la société de production de Francis Ford Coppola pour travailler sur le prochain long métrage : Apocalypse now. Mais avant de pouvoir découvrir ce futur chef d’œuvre sur les écrans, l’attachée de production doit surtout résoudre un maximum de petits tracas dont celui du malaise de Martin Sheen. Le tournage semble compromis et met Coppola dans tous ses états. Il faut dire que ce tournage n’est pas qu’une partie de plaisir entre les désidératas des acteurs, les problèmes financiers, les conditions climatiques et le perfectionnisme de Coppola. Sarah Evans a été au cœur de tous ces évènements et elle raconte.
 

Le film sorti en 1979, qui a obtenu la palme d’or du festival de Cannes ainsi que de nombreuses nominations aux oscars, est considéré comme l’un des meilleurs films de tous les temps. Pourtant en 1976, les Etats-Unis sortis à peine de la guerre du Viet Nam n’étaient pas prêts à voir sur grand écran un rappel de leurs échecs. Coppola convaincu du sujet va engager sa fortune personnelle pour lancer le projet. Tout le monde connait cette histoire, ce film et ses grandes anecdotes. Mais rares sont ceux qui connaissent les détails.
Cet album est donc une véritable claque car le lecteur va être amené au cœur de tous les secrets que cela soit dans le choix des acteurs, les négociations politiques, les débordements du tournage ou des acteurs et tout ceci à travers les yeux et la voix off de Sarah. Cet album est une mine d’or pour les cinéphiles et les curieux qui ne pourront pas décrocher de leur lecture avant la dernière page.
De toute évidence, l’auteur Florent Silloray a dû passer de nombreux mois de recherches pour arriver à restituer autant de détails et de précisions. On ressent à travers ce rendu toute la passion de l’auteur pour le travail bien fait mais aussi pour ce réalisateur et ce film.
 

Graphiquement, sans être exceptionnel, le dessin a quelque chose d’envoûtant qui se marie très bien avec l’histoire et la manière de conter ce récit. Tout en crayon de couleur, approximatif, une sorte de carnet de voyage, de croquis qui donne le sentiment de ne jamais être abouti, à l’image de ce film qui aurait pu ne pas voir le jour.
Un super ouvrage qui ne donne qu’une seule envie, celle de revoir le film rapidement. Une belle réussite.

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