La bande du 9 : La communaut du 9ème art

L’histoire d’un aventurier du XXe siècle, tout aussi incroyable que celle de son autobiographie posthume. A son retour de Chine, Winston Smith accouche péniblement de son premier roman avant de partir se battre, accompagné de George Orwell en Espagne.
Une autobiographie autant qu’un roman policier et d’espionnage. Un album exceptionnel sur un auteur qui l’est tout autant !
 
De retour en Grande-Bretagne, Winston Smith cherche à renouer avec son passé. Il rend visite à Julia qui ne s’est jamais si remise de la disparition de sa fille Edna. Pour s'assurer de son lignage, il  se rend chez les Douglas. Ce qu'il apprend le plonge un peu plus dans le doute. Sans emploi, sans argent, le travail d’auteur s'avère très compliqué. C'est alors qu'il décide de renouer avec Meredith Stanford. Afin de subvenir à ses dépenses, il se lance dans une cour « inusable » et use de tous les stratèges possibles. Alors que le vent semble tourner en sa faveur, la jeune femme lui apprend qui doivent se marier urgemment. Prise au piège, Dover accepte. Mais de retour de lune de miel, sa belle-mère a découvert son imposture et les deux femmes le chassent. Certainement un mal pour un bien puisqu'il va enfin s’atteler à son premier roman qui rencontre un joli succès. Pour les suivants, c'est beaucoup plus compliqué. C'est alors qu'il retrouve son vieil ami Blair, publiant sous le pseudonyme de George Orwell. Ce dernier l'emmène participer à la guerre civile espagnole. C'est alors que Smith va faire une découverte spectaculaire...

Publier, « ce n'est pas le plus difficile ; écrire un livre qui se vendra encore dans 10 ans, ça c'est une autre histoire ». Voilà en suspens ce que disait le critique Connolly. S’il est incontestable qu’il avait raison, force est de reconnaître que certains ouvrages, certains auteurs ont disparu beaucoup trop rapidement. C'est indéniablement le cas de l’autre protagoniste de cette conversation : Wiston Dover Smith. Après des études chaotiques à Eaton, il part en Chine en pleine tourmente révolutionnaire. A peine rentré en Europe, il cherche le moyen de subsistance afin de rédiger tranquillement son premier roman. Malheureusement, ses mensonges sont rapidement éventés. Il faudrait plutôt dire heureusement car, dans cette situation, le roman progresse plus vite. Toujours à la recherche d’inspiration, et toujours entouré d'amis fidèles, Smith est embarqué par George Orwell pour participer à la guerre d'Espagne. Ce dernier blessé, Smith rentre en Grande-Bretagne où il est approché par le MI6… Cette vie hors du commun, il la raconte dans une autobiographie inachevée que Christian Perrissin va découvrir par hasard. Fidèle à ce texte de départ, le scénariste rajoute une touche de romance bienvenue. Le découpage est magistral, le rythme déluré et les références historiques parfaitement compréhensibles par tout à chacun. Toute autobiographie que soit le texte, c'est un véritable roman où le héros est à la fois enquêteur, soldat, espion et surtout observateur de son époque. Cette époque, Guillaume Martinez nous le rend à la perfection. Le dessinateur insuffle plus qu'une vie, une véritable âme à ses personnages ; en réalisant des gros plans d'une qualité exceptionnelle. Et puis, il y a la colorisation qui nous plonge dans cette époque, mélange d’actuel et de passé, ce début du 20e siècle.

Avec ce Une vie, la bande dessinée rend un vibrant hommage à l’un des plus grands écrivains du 20e siècle, malheureusement oublié depuis. Un récit à la fois bouleversant et envoûtant sur un personnage qui n'est pas moins. Nul doute que cette série se vendra encore dans 10 ans !

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