La bande du 9 : La communaut du 9ème art

Son mari ayant été fusillé sans jugement, la veuve du sous-lieutenant Herduin va mener un autre combat loin du front, celui de le faire réhabiliter pour lui faire retrouver son honneur. Une histoire vraie racontée avec sincérité par Jean Yves Le Naour et illustrée par des auteurs qui plongent les lecteurs au cœur des combats.
 
 
C’est lors d’une commémoration quelques années après la fin de la première guerre mondiale qu’Auguste (ancien poilu) donne rendez-vous à Fernande Herduin. Sur une terre dévastée, elle recherche la tombe de son mari, mort pour la France. Mais ce dernier n’est pas mort au combat avec bravoure. Il est tombé sous les balles… des français, condamné au peloton d’exécution pour fuite devant l’ennemi. Mais sa femme reste persuadée que le Lieutenant Henri Herduin a été fusillé sans jugement. Elle va tout mettre en œuvre pour faire rouvrir le dossier et faire réhabiliter son homme. Le secrétariat d’état de la justice militaire n’ayant que faire de ces dossiers embarrassants et non archivés, c’est par les médias et l’opinion publique que Fernande Herduin va rendre à Henri la plus importante des choses : son honneur.
   
Après avoir subi de lourdes pertes, sous le feu des Allemands et face à leur domination, les officiers Herduin et Millant décident de rebrousser chemin pour ne pas alourdir leurs dégâts. Malheureusement pour eux, cette décision leur sera fatale. Le colonel en chef conclura à un acte de lâcheté. Les officiers seront fusillés sans jugement.
 
Cette histoire peut paraître paradoxale en temps de guerre. Et pourtant de nombreux faits similaires sont remontés à la surface après-guerre. La plupart du temps, la mort de ces hommes a été classée comme « mort au combat ». Il a fallu des actions comme celle de Fernande Herduin pour faire changer les choses et faire adopter des lois permettant la révision de certains « procès ».
 
L’histoire des fusillés de Fleury n’est donc pas une fiction mais une histoire vraie retracée avec sincérité par Jean Yves Le Naour. L’auteur a utilisé ce fait pour donner un nouveau sens à la série Verdun. Certes les combats sont toujours présents mais vus sous un angle différent, celui des conséquences de la guerre et notamment les actions menées illégalement par certains hauts gradés. L’album n’en est pas pour autant moins rythmé que les précédents sous la tutelle de Marko. Le découpage alterne à la fois les procédures judiciaires mais également des flash-back sur les champs de bataille, ce qui permet à Holgado et Bouet de restituer toute l’intensité de la guerre, de cette sale guerre.
Il n’est pas à douter que Jean Yves Le Naour ait encore de drôles d’histoires à nous conter.

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