La bande du 9 : La communaut du 9ème art

Des décennies plus tard, Abel Truman n’arrive pas à effacer les séquelles de la guerre de sécession. Wilderness est une adaptation réalisée avec brio par Ozanam et Bandini, qui mène à réfléchir sur les conséquences psychologiques de la guerre.
 
 
La tempête fait rage sur la côte. Les vagues s’échouent sur le rivage. Sous une pluie battante, Abel Truman est plongé dans ses pensées. Cet ancien soldat de la guerre de sécession est profondément marqué par la guerre et les décès de sa femme et sa fille. Depuis des années, son chien est sa seule compagnie, sa vie n’a plus de sens. Dans un ultime espoir, il décide de prendre la route pour revenir sur les traces de son passé. Mais sur son chemin, il va croiser deux individus qui vont lui voler son chien et le passer à tabac. Ce sont des indiens qui vont le remettre sur pied, lui sauver la vie pour une ultime fois. Il se lance alors sur la trace de ses agresseurs, multiplie les rencontres et tente de trouver le chemin de la rédemption.
 
 
Wilderness est une adaptation du roman de Lance Weller sorti en 2013 qui a connu un grand succès en obtenant notamment le prix Médicis étranger. Les auteurs Ozanam et Bandini ont ainsi une belle carte à jouer à condition d’être à la hauteur.
Au-delà de l’adaptation, cette histoire traite d’un sujet pour le moins intéressant. Même si notre culture est loin de la guerre de sécession, les conséquences de celle-ci ressenties par Abel pourraient être transposées à n’importe quels vétérans. Le fait de travailler sur la guerre de sécession donne un aspect aventure, nature, des sentiments encore bruts qui donnent encore plus de valeur aux messages qu’ont voulu faire passer les auteurs.



Le récit est découpé en plusieurs chapitres avec des alternances d’actions présentes et passées. Ce découpage permet aux lecteurs d’être encore plus proches du personnage principal, de comprendre ses émotions présentes grâce aux douleurs qu’il a pu ressentir. On a envie de l’aider à l’image des autres personnages de l’histoire mais son destin semble tracé d’avance.
 


Le graphisme de Bandini se marie parfaitement avec le découpage du scénariste. Lorsque le texte est volontairement absent, le dessin prend le relai et fait passer toutes les émotions attendues. Ces auteurs n’en sont pas à leurs premières collaborations et leur duo fonctionne à merveille.  Bandini alterne avec brio les périodes du passé en noir et blanc avec celles du présent en couleur.
Wilderness est un bon moment de lecture même si d’un point de vue personnel, le jeu des personnages est un peu plus dur à suivre dans la deuxième partie de l’ouvrage, le plaisir est là et cet album mérite une attention particulière.

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