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La bande du 9 : La communaut du 9ème art

Bandeau de l'évènement Hommage à la résistance graphique

Hommage à la résistance graphique

Du 28/03/2015 au 29/03/2015
Espace Henri Lasson - 6, passage du square 92160 ANTONY - France
samedi 28 mars 2015
de 14h à 20h

dimanche 29 mars 2015
de 9h à 20h

Quoi ?

Hommage à la résistance graphique
Autour de Robert Desnos en Bande Dessinée

.
 Avant première

le samedi 28 mars de 14h à 20h
le dimanche 29 mars de 9h à 20h

ESPACE HENRI LASSON d'ANTONY
(à côté du cinéma LE SELECT)

Présentation du projet de bande dessinée de Guillaume LIBERT
en hommage à Robert Desnos
"LE COMPTEUR D'ETOILES" (une vie rêvée d'Antonin Le Veilleur")

Gravures sur bois, linogravures, monotypes
autour du livre de Robert Desnos paru aux Editions Gallimard
"LE VIN EST TIRE"
 

NOTE D'INTENTION

Sur "Le Vin est tiré" de Robert Desnos

Paru aux éditions Gallimard

Collection Imaginaires

 

C’est par hasard qu’un ami collectionneur m’a parlé de ce roman de Robert Desnos qui parlait principalement des parisiens opiomanes dans les années 30. Il voulait un bois gravé qui puisse évoquer cet univers décrit par Desnos. 

J’ai donc lu la biographie de Desnos, et puis ce mystérieux roman... Après quelques bois gravés, les images se sont imposées à mon imagination, comme si le film se déroulait sous mes yeux...

J'ai découvert Robert Desnos chroniqueur d'une scène parisienne interlope et nocturne.

            Dialogues bien trempés rappelant étrangement dans leur sonorité les films de Marcel Lherbier comme «la nuit fantastique» sorti en 1941 ou celles de Julien Duvivier; ce cinéma français en  noir et blanc encore empreint de l’expressionnisme allemand, auréolé d'éclairages de studios maîtrisés à la perfection par les directeurs de la photographie qui régnaient sur les plateaux à cette époque. Ombres portées, décors de rues pavées flouées par les belles de nuit trop fardées, bistrots louches, vieilles affiches de jazz, palissades et terrains vagues...

Les portraits et psychologie des personnages ciselés comme de la dentelle bref un petit chef d'œuvre mais surtout un livre de résistant déguisé en roman de gare.

Desnos écrivain, journaliste le jour et résistant pour le groupe "        AGIR" la nuit.

Légèreté apparente qui masque peut-être autre chose, mais quoi ? On sait aujourd'hui que pour communiquer entre eux, les résistants avaient des messages codés. Les rendez-vous devaient être cachés derrière un nom, un adjectif, une phrase.

Paru en 1943 chez Gallimard, le Vin est tiré est donc l'envers du décor de l'occupation allemande à Paris, la chronique de la collaboration avec son cortège sordide de faux-semblants, de fuyards, de lâches, de coups tordus...

Les fidèles de ces rendez-vous opiomanes tournent comme des âmes errantes autour de Barbara Durand, l'informatrice et la fournisseuse d'opium. Je les ai surnommés les nyctalopes* (ils peuvent voir dans la pénombre) mais ne s’intéressent pas à autre chose qu’à la satisfaction narcissique de leur plaisir interdit dans la nostalgie de ces anciens comptoirs coloniaux du Tonkin ou de la Cochinchine où tout était possible...  Ils attendent la nuit pour vivre leur véritable existence, cette nuit éclairée par une lune délavée et opaque, alors que le jour durant ils reprennent leurs activités de bureaucratie ennuyeuse.

Il y a donc derrière le tonneau du "Vin est tiré" de faux résistants, des plombiers zinceurs, des pharmaciens à la retraite, des chefs de réseau mafieux organisant le marché noir, des prostituées et des bordels perdus dans une ville de province, des commissaires de police corrompus,  ça sent le 93 rue Lauriston et la gestapo française...

            Barbara Durand, est donc cette égérie lointaine et glacée, qui doit fréquenter à ses heures perdues le haut du panier de l'armée allemande occupante, régnant sur les paradis artificiels de ce clan hétéroclite. Elle reçoit Antoine Maison dans son salon d’Auteuil. Objet de son amour, Antoine est comme envoûté par elle. Il traversera Paris pour la retrouver, rôdant dans la banlieue de Nogent et jusque dans la vallée de l’Yonne, son regard s’attardant parfois dans des décors d’appartements au désordre de grenier, remplis de chinoiserie, comme un amoureux incompris qui sera au demeurant le seul à rester en vie...  Pour incarner son amour, il a besoin d’une clef. Ce sera l’opium qui lui ouvrira le cœur de Barbara même s’il n’y trouve pas la satisfaction que les autres recherchent.

 

Tous mourront, même Barbara, sauf Antoine Maison, alias Robert Desnos...

Etrange prémonition de sa déportation à Ausswitch, Buckenwald, Terezin pour finir à Flöha.

Le soldat tchèque qui a libéré Desnos avait ses poèmes en tête...

 

La sueur sous le maquillage des opiomanes a laissé apparaître leur lente agonie,  la guerre ayant déjà dévoré leurs âmes.

 

 

Guillaume Libert, juillet 2013


 
       

http://www.guillaume-libert.fr

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Tarifs ?

Ceci est un évènement gratuit.

Auteurs ?

Guillaume Libert
Matin Après-midi
28/03/2015 Est présent le matin Est présent l'après-midi
29/03/2015 Est présent le matin Est présent l'après-midi
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