La bande du 9 : La communaut du 9ème art

Altamont aurait pu être l’alter égo de Woodstock mais finalement marquera la fin d’une époque. Un évènement à la fois festif et tragique que vont vivre cinq jeunes gens sous la plume et le stylo d’Herrik Hanna et Charlie Adlard.
 
 
Dans les bouchons de San Francisco, à bord de leur combi Volkswagen, cinq jeunes gens partagent leur patience en écoutant des groupes de musique à la radio. Chacun a son opinion et ses critères pour déclarer qui est le meilleur chanteur de tous les temps. Ça chambre, ça flirte mais au final malgré leurs divergences et leurs situations sociales opposées, le petit groupe s’entend bien depuis leur rencontre à la fac. Il manque juste Mike qui est décédé d’une overdose pendant cette année-là. Au rythme de la musique et bercée par quelques joints, la petite troupe se dirige vers Altamont pour assister à un festival où vont se produire les Rolling Stones. Ils espèrent revivre un Woodstock mais le destin va en décider autrement.
 
 
Décembre 1969, en réponse au festival de Woodstock, la côte Ouest veut elle aussi organiser son festival Flower Power où sont attendues 300 000 personnes pour ce rendez-vous peace, love et rock’n roll. Pour traiter de cet évènement et avoir en parallèle une histoire qui tient la route (sans jeu de mots), le scénariste Hérik Hanna (Bad Ass, 7 détectives) va composer son récit autour de 5 personnes, 5 jeunes aux prénoms de Léonard, Schizo, Samantha l’amie de Jenny, qui est elle-même la petite amie de Scott appelé également le Doc, un ancien vétéran du Viet Nam. La première partie de l’album va permettre à l’auteur de planter le décor et la situation géo-politico-historique de l’époque en glissant dans son récit les grandes présences musicales du moment, la guerre du Viet Nam, la politique de Nixon, la drogue.
La deuxième partie du récit va être totalement différente et beaucoup plus centrée sur l’évènement en lui-même. L’originalité est que cette deuxième partie débute sur une double page et la surprise des protagonistes de découvrir la scène. C’est également là que débute l’intelligence du scénario puisqu’au lieu de raconter les faits tragiques qui se sont déroulés lors de ce festival, l’auteur va les faire vivre à ses personnages, embarquant par la même occasion les lecteurs dans cette intimité
 
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Ainsi le petit groupe va très vite se disperser à travers le festival pour être confronté aux problématiques de la scène et sa proximité avec le public, le manque d’infrastructures et de service médical, une sécurité confiée aux gentils Hells Angels qui sont payés en litres de bière. On imagine très bien l’état du service de sécurité et le plus gravissime, tous les actes de violence, de viols et de meurtre qui ont pu se dérouler durant cet évènement.
Pour illustrer cette aventure, un contact commun a permis à Herik Hanna de rencontrer Charlie Adlard himself. Le dessinateur a de suite été enthousiasmé par le projet, où il a pu s’exprimer avec un graphisme pop art donnant ainsi un aspect vintage souhaité, loin de la série Walking Dead même si l’on reconnait très bien son trait.
Un évènement littéraire et musical à ne pas rater, Altamont vu par Herik Hanna et Charlie Adlard.

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