La bande du 9 : La communaut du 9ème art

Bartholdi, la statue de la liberté

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Bartholdi, la statue de la liberté

Scénario : RUBIO
Dessin : OCAÑA
Couleur : MAZ !
Édition : Delcourt

Après un premier ouvrage prometteur consacré à VIOLLET-LE-DUC, les auteurs s’intéressent désormais à l'un de ses élèves, BARTHOLDI, avec une très belle proposition qui permet à la série Les Bâtisseurs de gagner en qualité.

L’œuvre s’ouvre sur l’accident de Frédéric BARTHOLDI qui travaille sur une statue du Général RAPP pour l’exposition universelle de PARIS, et laisse entrapercevoir déjà ce que d’aucuns considèreront comme de l’hubris et d’autres comme du génie puisque la statue n’est pas dimensionnée pour le hall, et doit figurer à l’extérieur attirant d’autant plus l’attention du public et de l’intendant, le comte de NEUWERKERKE. Ce dernier le convie alors à voyager avec le peintre Jean-Léon GERÔME en ÉGYPTE. Là-bas, BARTHOLDI va rencontrer l’arrogant Ferdinand de LESSEPS chargé de construire le Canal de SUEZ, et qui ne s’encombre pas de la misère et de l’asservissement du peuple égyptien dès lors que son projet peut voir le jour. BARTHOLDI propose malgré tout à LESSEPS une statue pour l’entrée du canal, mais ce dernier tout entiché qu’il est de sa position sociale, refuse qu’un inconnu vienne ériger une œuvre au-dessus de son canal. BARTHOLDI trouvera par contre une oreille plus attentive auprès d’Édouard LABOULAYE, un de ses clients juriste épris de la démocratie américaine qui lui souffle l’idée d’une célébration de la liberté. La guerre franco-prussienne à laquelle participera le sculpteur renforcera sa volonté d’ériger une statue pour célébrer la « valeur suprême de l’humanité », et c’est aux États-Unis qu’il la réserve considérant la France trop pauvre avec les réparations de guerre auxquelles elle est soumise. Pourtant, BARTHOLDI n’en aura pas fini des obstacles financiers, techniques ou mesquins avant de pouvoir inaugurer sa statue à l’entrée de la baie de NEW-YORK, mais il pourra aussi compter sur le soutien de ses proches et d’artistes tels Eugène VIOLLET-LE-DUC ou Gustave EIFFEL.

Le lecteur est littéralement happé par l’histoire tant le scénario est dynamique en suivant de près les vicissitudes auxquelles BARTHOLDI est confronté dans l’élaboration de la plus grande construction humaine depuis deux mille ans. Par ailleurs, les dessins d’OCAÑA sont de toute beauté avec des planches qui mettent merveilleusement bien en valeur les étapes de la réalisation de la monumentale statue tout comme sa construction. En outre, la couleur n’est pas en reste, et le travail de MAZ sur la lumière est exceptionnel comme lorsque BARTHOLDI se trouve en ÉGYPTE face aux constructions pharaoniques. Enfin, l'appareil critique final parachève l'intérêt pour cette œuvre en permettant de mieux la contextualiser, et de fait le comprendre pleinement.