La bande du 9 : La communaut du 9ème art

Les conspirateurs ont eu la tête de César. Pour Cléopâtre, la seule solution réside dans la fuite. A peine passée l’humiliation que la pharaonne est contrainte de réaffirmer son pouvoir. Malheureusement, dans cet univers d’hommes, la chose s’annonce compliquée.
Le troisième volet d’une magistrale saga consacrée à la Reine des Reines : Cléopâtre! Une œuvre de référence !
 
La vie romaine, pour la reine Cléopâtre, vire chaque jour un peu plus au cauchemar. La reine s'estime prisonnière et César, refusant de se laisser dicter sa conduite, s'éloigne tout doucement. Cicéron y voit même l'occasion de profiter de l'égyptienne ; qui se refuse violemment à lui. Pour le sénateur, rien ne l'empêche plus alors de fomenter un coup d'État. César est assassiné au Sénat et Cléopâtre doit fuir rapidement. De retour en Égypte, elle retrouve un pays rongé par les crises et les famines. Pharaonne va donc devoir reprendre les choses en main mais dans ce monde dominé par les hommes, la chose s'annonce complexe. Elle va devoir déjouer les tentatives de coup d'État dans son propre royaume, compter avec les affres de la politique romaine et préparer Césarion, son fils, à régner. Les tâches sont dures mais Cléopâtre n'est-elle pas la descendance des dieux…

S'il est une reine qui, malgré l’érosion des siècles, a marqué les mémoires, s'il ne doit en rester qu'une, c'est indéniablement Cléopâtre. Que ce soit par Goscinny et Uderzo, par Alain Chabat ou par Elizabeth Taylor, la puissante reine d'Égypte a inspiré et inspire toujours nombre d'artistes. Cependant, lorsqu'il est question de réaliser une biographie, une œuvre de référence en quelque sorte, il vaut mieux faire appel à un professionnel, à un historien. C'est donc Marie et Thierry Gloris qui se chargent de compiler les informations et de scénariser la vie, pour le moins tumultueuse de la Pharaonne. Dans ce troisième opus, on retrouve la jeune reine à Rome. Concubine de César, mère de leur enfant Césarion, Cléopâtre  se sent prisonnière et pour la représentante des dieux sur terre, c'est impensable !! Elle n'imagine pas un seul instant que la colère couve dans le chaudron romain. Condamné à fuir après la mort de César, Cléopâtre va retomber dans les travers de la politique égyptienne, le tout sous le regard envieux et les appétits aiguisés des Romains. On s'intéresse ici à une partie un peu moins connue de la vie de la pharaonne. Maintenant que César a été assassiné et que la Pax Romana a du plomb dans l'aile, le destin de Cléopâtre va encore s'accélérer. Il en est de même pour le scénario, les scènes d'action se succèdent à vive allure entrecoupées d'ellipses toujours aisément compréhensibles. Si je ne devais trouver qu'un défaut, ce serait l’omniprésence de la politique, de la géopolitique et des hommes en général. En effet, dans cette époque troublée, les hommes mènent le bal et Cléopâtre est un peu éclipsée. Mais après tout, c'est le point fort des Reines des sang que de montrer la place de la reine dans cet univers. Côté dessin, c'est toujours Joël Mouclier qui oeuvre. L'alchimie entre dessin et scénario est optimale depuis que les artistes ont collaboré sur Méridia. L'atmosphère mi-mythologique mi-réaliste, la violence tant physique que psychologique intrinsèque à l'époque, la chaleur de la vallée du Nil ou encore la luminosité du Proche-Orient sont autant de qualités que les dieux ont accordées à cet album. Mais un album, c'est également des personnages et là aussi, la grâce d'Osiris semble avoir touché les crayons de Joël Mouclier. Alternant gros plan et cadre large, chaque personnage est charismatique et expressif avec un travail très intense sur la luminosité.

C'est donc avec un grand plaisir que l'on referme ce troisième volet de la biographie de Cléopâtre. Plaisir d'avoir parcouru un épisode marquant de l'Antiquité au côté de la plus somptueuse des reines : Cléopâtre ! Il ne nous reste désormais plus qu’attendre l’épilogue de ce magistral péplum !

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