Corentin Tréguier
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CORENTIN TREGUIER
CORENTIN TREGUIER
Scénario : Emmanule SUAREZ
Dessin : HAMO
Editions : NATHAN
Au 19ème siècle, l’empire colonial est à la recherche de nouvelles richesses. Sur un malentendu, le naïf capitaine Tréguier va se retrouver au Congo à la recherche d’un professeur qui se serait transformé en singe. Sous fond sarcastique, les auteurs de cette adaptation vont dépeindre une société colonialiste qui semble lointaine et pourtant si proche de nous. Un album à la fois distrayant, passionnant, pédagogique et beau. Fortement recommandé.
Nous sommes en 1872 dans le bureau du ministre de la Marine. Le jeune capitaine Tréguier a été convoqué par le ministre et le riche banquier Gaston de Fondeuvre pour parler d’un dossier des plus confidentiels. Ces deux hommes veulent lui confier une mission, celle de retrouver le professeur Delescluze parti en exploration sur les terres du Congo encore jamais explorées et qui n’a plus donné signe de vie depuis onze mois. Cette mission doit rester secrète car le professeur et son équipe auraient été transformés en singes. Bien entendu, si le capitaine Tréguier pouvait par la même occasion rapporter quelques informations sur la richesse des sols et son exploitation, le gouvernement français lui serait très reconnaissant. Il est connu et reconnu que Tréguier est le plus mauvais capitaine et marin que la Terre ait porté alors pourquoi lui confier cette mission des plus étranges. Ce secret ne manque pas d’attirer la curiosité du gouvernement belge qui voit là une occasion de s’emparer du Congo. Il va alors missionner une espionne du nom de Camille de Willers pour embarquer sur le bateau de Tréguier, charge à elle de découvrir la véritable raison de cette expédition.
La première originalité de ce récit réside dans sa genèse car ce dernier est de manière surprenante issu d’un podcast de fiction de 10 épisodes diffusés sur France Culture. Une originalité que l’on doit souligner pour sa rareté.
Si l’on pousse davantage cette adaptation, les lecteurs pourront découvrir la qualité du travail réalisé autour des personnages par le scénariste Emmanuel Suarez et en particulier autour de Camille de Willers, espionne belge qui n’hésite pas à utiliser tous les moyens en sa possession pour arriver à ses fins. Une personne belle, charmante mais un véritable serpent qui peut surgir à tout moment et prend de nouvelles identités. Sa fourberie va lui permettre d’obtenir la confiance de Corentin Tréguier, le parfait anti-héros. Il est naïf, sans ambition, célibataire, manipulable, sans faits d’armes, avec de très faibles connaissances en botanique ou zoologie. Les pronostics lui donnent une chance de survie de l’ordre de 14%. Une image de faible que les auteurs utilisent parfaitement pour faire grandir ce personnage.
Ce récit et ses personnages de fiction reflètent, malgré tout, le véritable contexte de la condition de l’Afrique noire au 19ème siècle et surtout cette course à la recherche de richesses qui pourraient être exploitées par les gouvernements européens et en particulier les rivalités franco-belges à propos du Congo. Cette version beaucoup moins stéréotypée qu’un Tintin au Congo est respectueuse à la fois du contexte de l’époque sur l’esclavagisme, la condition des noirs, des femmes tout en respectant également les règles de bonne conduite et le politiquement correct de notre société actuelle. Ainsi l’album n’est pas trop dur, les éléments sont évoqués de manière assez soft pour permettre une lecture à tout âge et ceci grâce à la vision de Corentin qui ne voit en ses partenaires d’aventure que des humains.
C’est l’auteur Pierre-Yves Berhin plus connu sous le nom d’Hamo qui se charge de cette adaptation. Ce dessinateur et musicien belge, auteur notamment de Special Branch, la malbête ou encore l’envolée sauvage n’est plus à présenter. Avec Corentin Tréguier, il réalise un album parfait sous tous points. On reconnait bien entendu son style graphique franco-belge, son dessin précis. Ses personnages sont bien identifiables, mais l’on ressent surtout qu’il leur a apporté une âme.
Cet album est donc à la fois distrayant, passionnant, pédagogique et beau. Fortement recommandé.
Nous sommes en 1872 dans le bureau du ministre de la Marine. Le jeune capitaine Tréguier a été convoqué par le ministre et le riche banquier Gaston de Fondeuvre pour parler d’un dossier des plus confidentiels. Ces deux hommes veulent lui confier une mission, celle de retrouver le professeur Delescluze parti en exploration sur les terres du Congo encore jamais explorées et qui n’a plus donné signe de vie depuis onze mois. Cette mission doit rester secrète car le professeur et son équipe auraient été transformés en singes. Bien entendu, si le capitaine Tréguier pouvait par la même occasion rapporter quelques informations sur la richesse des sols et son exploitation, le gouvernement français lui serait très reconnaissant. Il est connu et reconnu que Tréguier est le plus mauvais capitaine et marin que la Terre ait porté alors pourquoi lui confier cette mission des plus étranges. Ce secret ne manque pas d’attirer la curiosité du gouvernement belge qui voit là une occasion de s’emparer du Congo. Il va alors missionner une espionne du nom de Camille de Willers pour embarquer sur le bateau de Tréguier, charge à elle de découvrir la véritable raison de cette expédition.
La première originalité de ce récit réside dans sa genèse car ce dernier est de manière surprenante issu d’un podcast de fiction de 10 épisodes diffusés sur France Culture. Une originalité que l’on doit souligner pour sa rareté.
Si l’on pousse davantage cette adaptation, les lecteurs pourront découvrir la qualité du travail réalisé autour des personnages par le scénariste Emmanuel Suarez et en particulier autour de Camille de Willers, espionne belge qui n’hésite pas à utiliser tous les moyens en sa possession pour arriver à ses fins. Une personne belle, charmante mais un véritable serpent qui peut surgir à tout moment et prend de nouvelles identités. Sa fourberie va lui permettre d’obtenir la confiance de Corentin Tréguier, le parfait anti-héros. Il est naïf, sans ambition, célibataire, manipulable, sans faits d’armes, avec de très faibles connaissances en botanique ou zoologie. Les pronostics lui donnent une chance de survie de l’ordre de 14%. Une image de faible que les auteurs utilisent parfaitement pour faire grandir ce personnage.
Ce récit et ses personnages de fiction reflètent, malgré tout, le véritable contexte de la condition de l’Afrique noire au 19ème siècle et surtout cette course à la recherche de richesses qui pourraient être exploitées par les gouvernements européens et en particulier les rivalités franco-belges à propos du Congo. Cette version beaucoup moins stéréotypée qu’un Tintin au Congo est respectueuse à la fois du contexte de l’époque sur l’esclavagisme, la condition des noirs, des femmes tout en respectant également les règles de bonne conduite et le politiquement correct de notre société actuelle. Ainsi l’album n’est pas trop dur, les éléments sont évoqués de manière assez soft pour permettre une lecture à tout âge et ceci grâce à la vision de Corentin qui ne voit en ses partenaires d’aventure que des humains.
C’est l’auteur Pierre-Yves Berhin plus connu sous le nom d’Hamo qui se charge de cette adaptation. Ce dessinateur et musicien belge, auteur notamment de Special Branch, la malbête ou encore l’envolée sauvage n’est plus à présenter. Avec Corentin Tréguier, il réalise un album parfait sous tous points. On reconnait bien entendu son style graphique franco-belge, son dessin précis. Ses personnages sont bien identifiables, mais l’on ressent surtout qu’il leur a apporté une âme.
Cet album est donc à la fois distrayant, passionnant, pédagogique et beau. Fortement recommandé.
Eric
Chroniqueur
La Bande Du 9
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