La bande du 9 : La communaut du 9ème art

DE GAULLE  tome 3
 

Scénario : Mathieu GABELLA
Historienne : Frédérique NEAU-DUFOUR
Story-Board : Christophe REGNAULT
Dessin : Michaël MALATINI
Couleurs : Gabriela S.HAMILTON et ARANCIA Studio
 

Ce tome est le dernier de la trilogie s’intéressant à la vie de DE GAULLE de 1948, avec le décès de sa fille Anne, à sa mort le 9 novembre 1970.
 

 

 

Le 13 mars 1963, les mineurs sont en grève et manifestent à Paris pour dénoncer la dégradation de leurs conditions de vie et de travail sous le regard incrédule du pouvoir. Puis par une analepse, le lecteur retrouve DE GAULLE en 1948 endeuillé par la disparition de sa fille et confronté aux attaques qui touchent le Rassemblement du Peuple Français, le parti qu’il a fondé en 1947. En 1952, le RPF ne rassemble pas alors que l’homme du 18 juin aspire à donner sa grandeur à la France tout en critiquant la politique menée par la IVème République. Le général se consacre alors à l’écriture de ses Mémoires de guerre dont le premier tome sort en 1954. Le 2 novembre de cette année, DE GAULLE apprend par la presse les attentats de la « Toussaint rouge » qui marquent le début des « évènements d’Algérie ». Nous suivons alors le futur président de la Vème République en huis clos suivant les évènements de la Guerre d’Algérie par les journaux, et échangeant avec des généraux. DE GAULLE est favorable à l’Algérie française, et il est pressenti pour résoudre la crise alors que la guerre est de plus en plus critiquée. C’est alors que Pierre PFLIMLIN, partisan de l’indépendance de la colonie, devient président du Conseil le 13 mai 1958. Il cristallise par voie de conséquence l’opposition des Français d’Algérie et de l’armée qui déclenche le même jour un coup d’État à Alger avec le général MASSU. DE GAULLE est appelé au pouvoir, et devient alors le 1er juin 1958 le dernier président du Conseil de la IVème République pour entreprendre la réforme constitutionnelle de la France en recherche de stabilité. Cependant, DE GAULLE a un autre défi de taille : celui de régler l’affaire algérienne…
 

 

Avec ce dernier tome, les auteurs ont été confrontés à une « montagne imprenable » comme ils l’indiquent dans la postface tant la période est riche en évènements majeurs pour notre Histoire, et les angles pour les appréhender multiples. Mathieu GABELLA, avec la coopération de l’historienne NEAU-DUFOUR, a fait alors preuve d’originalité narrative pour atteindre cet objectif même si la guerre d’Algérie et la crise de Mai 68 sont davantage développées. Ainsi à plusieurs reprises, le lecteur suit l’Histoire au travers d’opinions de Français afin de ne pas retenir que le seul point de vue du pouvoir, ou bien lorsqu’une vignette noire résume judicieusement la disparition de DE GAULLE en pleine crise de mai 68 alors qu’il est parti rencontrer le général MASSU à Baden-Baden.
De même, le trait de crayon de Michaël MALATINI est toujours aussi précis, et met en valeur certaines scènes d’action comme la tentative d’attentat contre le premier président de la Vème République. Ses dessins contribuent également à l’immersion du lecteur en reproduisant des photographies de presse devenues des incontournables telles celles où on retrouve le Général à l’avant d’un bateau lors d’un essai nucléaire à Mururoa, ou en promenade en Irlande en 1969 après avoir quitté le pouvoir.
 

Ce tome est probablement le meilleur de la trilogie tant on saisit avec subtilité le basculement de DE GAULLE de l’homme providentiel sauveur de la France à un homme politique comme un autre.
 
Lydie et Nicolas
 

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