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La bande du 9 : La communaut du 9ème art

Bandeau de l'article Gueule de cuir 1.L'épéiste

Gueule de cuir 1.L'épéiste

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Gueule de cuir
1.L’épéiste
 
Scénario : Pierre PEVEL
Dessin : Stéphane CRETY
Couleurs: Jérôme MAFFRE
Éditions: Drakoo
 
Un duelliste talentueux se retrouve malgré lui embarqué dans une histoire de vendetta parisienne sur fond de zodiaque du Diable.
Pari réussi pour l'auteur du Paris des Merveilles qui livre une histoire plus sombre judicieusement mise en image par Stéphane Créty et en couleur par Jérôme Maffre. 
 

1633, la France de Louis XIII et de Richelieu vit sous le règne de la magie noire et de l’alchimie. Mais de tout cela, Jean Philippe Baptiste Gagnière n’en a cure ! Fils d’un maître d’armes parisien, le destin a voulu qu’il hérite de son père des talents d’escrimeurs mais qu’il ne puisse pas reprendre l’école paternelle. Gagnière est donc devenu duelliste : il se bat à la place des gens trop poltrons ou trop occupés. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il est doué. À tel point qu’un jour, un étrange borgne lui propose une mission délicate et lui fixe un rendez-vous nocturne. Intrigué, l’escrimeur se rend sur place et découvre une charmante jeune femme qui lui offre une importante somme d’argent pour sauver un homme d’un guet-apens. Cet homme, c’est Gueule de cuir et les assaillants sont les sbires du Roi des Tombes qui rêvent de vengeance et de puissance. Sans le savoir, Gagnière vient d’entrer dans le zodiaque du diable et sa vie va en être profondément bouleversée…
 
Argument publicitaire fièrement affiché sur la couverture de cet album, le scénariste n’est autre que Pierre Pevel, l’auteur des Artilleuse et du Paris des merveilles féériquement mis en image par Etienne Willem. On aurait pu croire que ce Gueule de cuir serait dans la même tonalité. Hormis la ville de Paris en toile de fond, il n’en est absolument rien. L’époque n’est pas la même : oubliée la France de la Belle époque, nous voilà replongés dans celle des mousquetaires. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il y a de la fougue de d’Artagnan, du courage de Portos, des tourments d’Athos et de la ruse d’Aramis chez Jean Philippe Baptiste Gagnière. Cette histoire de cape et d’épée s’ouvre cependant sur une touche fantastique avec un prologue consacré au zodiaque du diable. Prologue auquel le lecteur va se référer plusieurs fois pendant la lecture pour connaître la composition des équipes. Dans la foulée, le scénariste nous immerge immédiatement dans l’action : une course-poursuite dans les rues de Paris du XVIIe siècle. Parenthèse quelque peu énigmatique et qui précède une présentation du héros en bonne et due forme. C’est ainsi que l’on fait la rencontre de Jean Philippe Baptiste Gagnière, duelliste de son État. Fine-lame, il attire l’intérêt d’un étrange borgne qui lui propose un travail. Débute alors une aventure faite de croyances diaboliques, de pouvoirs fantastiques, mais aussi de devoir, de loyauté et de vengeance. Une histoire qui se lit d’une traite tant le lecteur est comme envoûté ! Il faut dire que le scénariste part d’une toile presque immaculée. Par petites touches, au gré des rencontres et des duels, il place les diverses pièces sur l’échiquier diabolique et le lecteur se régale véritablement de cette intrigue, mêlant habilement le récit de cape et d’épée avec une petite touche de fantastique parfaitement maîtrisée. Surtout qu’au dessin, on retrouve le Carolomacérien, Stéphane Crety. Le fantastique et les masques, depuis Masqué, on peut dire qu’il connaît ! Avec son style vif, les personnages deviennent très expressifs. Le Paris servant de décor n'est pas des plus original. Cette histoire se déroulant en hiver, il va sans dire que les scènes extérieures sont d’une grande froideur. On comprend l’expression du « Paris Gothamesque » utilisé par le dessinateur. Mais même lorsque la neige disparaît, on se retrouve face à des ruelles étroites aux maisons en pans de bois ou délabrées. Bien sûr, c’est assez réaliste et sérieux. Cela reflète bien la rigidité de l’époque et cela contraste à merveille avec le coté fantastique de l’intrigue. Mais  on ne le  retrouve pas dans les scènes intérieures, bien plus chaleureuses, et qui donnent l’impression d’être nettement plus travaillées, de contenir bien plus de détails ou d’être franchement plus originales. Il est de même pour les angles de vue, aussi variés qu’au cinéma mais qui laissent, cette fois aussi, une impression d’avoir été forcés.  À noter les vues à travers le masque qui apportent une nouvelle tonalité peu courante et extrêmement bienvenues.
 
Pierre Pevel change complètement de registre, au risque de perdre certains amoureux des Artilleuses ou du Paris des merveilles. Le lecteur, lui, y gagne un récit de cape d’épée revisité à la sauce fantastique, mise en image avec des choix assumés et toujours judicieux par Stéphane Créty avec une jolie mise en couleur de Jérôme Maffre.


Cédric
Chroniqueur
La Bande Du 9


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