La bande du 9 : La communaut du 9ème art

La guerre fait rage depuis des années sans que plus personne ne sache vraiment pourquoi. Des programmes de reproduction basée sur la manipulation génétique viennent au service de l’armée pour créer des combattants sur mesure. Gurvan fait partie de ce programme de manipulation. Une adaptation du roman de PJ Hérault qui mène à réfléchir sur la manipulation de masse et la révolte contre le pouvoir.
 
 
A bord de son simulateur de combat, le jeune Gurvan fait preuve de sérieux, ce n’est pas le meilleur des pilotes mais il s’attelle à être rigoureux et bien écouter les consignes de son IA Eden. Comme des milliers de jeunes, Gurvan et son ami Sybal sont issus d’un programme de manipulation génétique, programmés pour devenir les meilleurs pilotes intercepteurs afin de livrer combat face à l’ennemi jugé redoutable en théorie. Mais avant d’arriver au front, tous les jeunes rêvent de leur avenir, Gurvan se voit bien, après la guerre, partir sur la planète Terre, berceau de ses ancêtres. Arrivés au bout de leur formation, les deux amis vont rejoindre leur unité de combat sous les discours du Général Coyle. Gurvan se voit affecté à l’unité 44, dirigée par le célèbre capitaine Rahl. C’est dans cette même unité qu’il fera la connaissance de Dji, une autre pilote avec qui il aimerait bien tisser des liens. Mais avant il va falloir combattre et surtout survivre car l’espérance de vie n’est que de quelques sorties.
 
 
Pour bien se mettre dans l’ambiance de cet album, il suffit de regarder le profil du jeune Gurvan. Il est beau, séduisant, étudiant mais il est surtout issu d’un programme génétique où les embryons se développent sous cloche au sein d’un Matérédu (vaisseau mère) afin d’être programmés pour devenir des pilotes intercepteurs, des navigants ou autres fantassins. Mais tous ont la même éducation de haine face à l’ennemi sans vraiment le connaître et savoir qui ils vont combattre. Tout loisir est quasiment proscrit, dont les rapprochements corporels pour éviter tout problème de consanguinité. L’objectif de chaque être issu d’un Matérédu est de rejoindre une unité de combat pendant 7 ans pour ensuite être démobilisé. Sachant que l’espérance de vie est de 61 sorties, très peu en sortent vivants.
C’est ce contexte que le scénariste Mathieu Mariolle a choisi de mettre en place à partir d’une adaptation du journaliste écrivain Paul-Jean Hérault spécialiste du roman d’anticipation qui nous a quittés en 2020. Dès les premières planches, le ton est donné pour se laisser envoûter par ce nouveau personnage et ce contexte futuriste.
 

Mais ce n’est pas le seul point positif ce cet album, les auteurs vont aussi exploiter tout le côté manipulation et perversité de la génétique à la fois au sens propre et au sens figuré car tous les gens sont également manipulés d’un point de vue mental face à l’ennemi et face à leur avenir. Le lecteur se retrouve ainsi au côté de Gurvan et comprend au fur et à mesure des pages qu’il a été manipulé également.
Le dessin de cette adaptation a été confié à la talentueuse Livia Pastore (Sirènes & Vikings), son travail est tout à fait admirable surtout dans les plans rapprochés.
Le scénario et le dessin se complètent admirablement par de belles scènes de combat qui donnent du rythme, on pourrait juste regretter qu’il manque un petit côté explication historique sur le pourquoi en est-on arrivé à cette situation. Cela fait tellement longtemps que les hommes se font la guerre que finalement plus personne ne sait pourquoi.
Peut-être que les explications arriveront plus tard, faut-il rappeler que la série Gurvan en roman comprend plusieurs volets (Trilogie), ce qui nous permettrait de revoir Gurvan et le suivre dans de nouvelles aventures.

x J'aime