La bande du 9 : La communaut du 9ème art

Travaillant désormais pour le colonel Brunaire, Camille se voit confier une double mission : parfaire sa technique d’hypnose et infiltrer les syndicats ouvriers. C’est alors que sa fille disparait mystérieusement. Pour mener à bien sa mission et retrouver son enfant, Camille va devoir affronter un fantôme venu du passé.
Un deuxième tome des aventures de Camille et du colonel Brunaire extrêmement réussit. Une série à découvrir absolument !
Paris, 1920. Camille travaille désormais pour le colonel Brunaire. Oh, ce ne sont pas ses qualités de secrétaire qui intéresse le maître espion mais  plutôt ses talents d’hypnotiseuse. Malheureusement pour la jeune femme, elle a appris par mimétisme et, plus grave encore, elle manque de confiance en elle ; après le suicide d'Albertine. Le colonel la confie donc aux bons soins d'Octave Moulinet qui, ayant beaucoup bourlingué à travers le monde, en connaît un rayon sur les pratiques de l'hypnose. Il lui confie également une nouvelle mission. Elle doit infiltrer les syndicats ouvriers. En effet, la colère gronde, la révolution couve et la proximité du 1er mai ne fait qu'attiser les craintes d'un bain de sang. Seulement voilà, un fantôme surgit du passé risque de compliquer l'enquête. Et pour ne rien arranger, Adèle, la fille de Camille disparait…

La Première Guerre mondiale et les années 20 semblent inspirer les scénaristes de bande dessinée d'espionnage. Pour Galadon, cela prend la forme d'un récit où les révolutions russes tentent de gagner l'ouest du continent. Il y ajoute une dose de glamour pour la personne de Camille, l'héroïne. Et pour ne rien gâcher, il complète avec une touche de pratiques occultes puisque hypnotiques. Notre espionne pratique l'hypnose et, pour les pontes de la sécurité nationale, c'est un atout indéniable. C'est ainsi qu'on retrouve Camille embarquée dans une nouvelle affaire risquant bien de renverser la République. Elle tente, par la même occasion, de parfaire sa technique. L'intrigue fonctionne plutôt bien même si les tenants et les aboutissants sont à peu près les mêmes que dans la première aventure. Le lecteur en apprend tout doucement davantage sur les personnages principaux et le rythme est pour le moins attrayant. Malheureusement, je ne peux pas vous en dire davantage au risque de révéler le nœud de l'intrigue. Sachez en revanche que si l'histoire se termine bien, elle prépare le terrain pour une suite et c'est une excellente nouvelle. C'est toujours Attila Futaki qui assure le dessin. Fidèle au tome 1, le dessinateur hongrois rend une superbe copie. Le Paris des années 20 est ultra réaliste. Les décors rendent à la perfection l'immense richesse de certains côtoyant la pire misère des autres. Et que dire des espaces art déco ! Enfin, il y a les personnages. Si chacun a sa personnalité, le grand nombre d'hommes rend parfois la confusion facile. Rien de grave cependant puisque les physiques, comme les faciès renvoient simplement à une catégorie sociale. Et puis de toute façon, chacun a une vraie tronche et l’expressivité s’en trouve facilitée. Quant à Camille, elle est toujours aussi belle, somptueuse, envoûtante. Qu'on se rassure elle ne m'a tout même pas hypnotisé. Enfin, il y a la colorisation. Le choix de Greg Guilhaumet s'est porté sur une des couleurs tranchées avec des grands aplats pour les séances d'hypnose. C'est à la fois beau et cela facile grandement la compréhension.

On l’aura donc compris, ce deuxième tome d'Hypnos nous réserve plein de surprises. C'est un album d'excellente facture qu'il est difficile de lâcher avant d'en avoir terminé la lecture tant le scénario est dense et les dessins attachants.
 

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