La bande du 9 : La communaut du 9ème art

L’humanité doit faire face à une pandémie et une crise économique sans précédent. Le monde chute un peu plus chaque jour laissant apparaître des millions de morts, des millions de désespérés prêts à tout pour survivre. L’auteur Suisse Jared Muralt livre un récit d’anticipation sur notre monde de demain où la réalité pourrait rejoindre la fiction plus vite que prévu.
 
 
Un nouveau record de chaleur vient d’être battu, ayant pour conséquence d’affaiblir un peu plus les rendements de l’agriculture. C’est la crise économique mondiale, les finances sont au plus bas. Dans les rues, la police et l’armée tentent de maintenir l’ordre pour éviter la guerre civile. Liam de son côté, subit comme tout le monde les effets de bord. Il vient d’être licencié et risque fortement de perdre sa maison. Malgré cela, il tente de faire bonne figure auprès de ses deux enfants autour du barbecue traditionnel. Le soir arrive, Liam s’inquiète de plus en plus, ne voyant pas sa femme revenir. Il a vraiment de quoi s’inquiéter car en plus de la crise économique, l’humanité doit faire face à la plus grande pandémie jamais vue. Une grippe saisonnière dévastatrice est en train de faire des millions de morts. Par son statut d’infirmière, la femme de Liam est au cœur du problème. A cause de ce virus, les écoles sont fermées, de nombreux quartiers sont mis en quarantaine et sont obligés de vivre quasiment en autarcie. Au réveil de Liam, sa femme n’est toujours pas rentrée, elle a succombé à la maladie durant la nuit. Liam se retrouve seul avec ses deux enfants dans ce monde qui se dégrade un peu plus chaque jour, où la violence grandit avec les morts, la maladie, la famine, la survie.
 
 
 
Si j’avais lu cette BD il y a quelques mois, je l’aurais qualifiée d’ouvrage d’anticipation voire de science-fiction. A ce jour, en avril 2020, on pourrait quasiment la classer d’œuvre contemporaine. Certes, la situation est beaucoup plus dramatique que ce que nous vivons et j’espère que l’humanité de subira pas le même sort. En effet, l’auteur Suisse Jared Muralt a bien étudié le sujet de l’économie, des risques pandémiques avant de se lancer dans cette série prévue en 6 volumes. Ce n’est pas un opportuniste de la situation mais plutôt un visionnaire.
 

Maintenant, les faits sont là. Le monde est en chute libre, le mode survie est en place, Liam doit penser à sa famille, où la mettre en sécurité et la faire vivre. Le récit est bien construit, la chute n’est pas brutale, l’auteur prend le temps de bien expliquer pourquoi nous en sommes arrivés là. Nous sommes maintenant dans les conséquences et non dans les faits. La ligne rouge a été franchie. Tous les ingrédients sont posés dans ce premier volume, le suspense est en place et nous n’avons qu’une hâte, celle de suivre Liam et ses enfants. Rien ne laisse supposer que tout va bien se passer, le danger est à chaque coin de rue.
 

Graphiquement, le dessin est au même niveau que l’histoire. Il est détaillé, précis, chaque grande case voire double page est extrêmement fournie, réfléchie, ce qui permet de se plonger pleinement dans cet univers post apocalyptique. Les couleurs utilisées intensifient encore plus ce monde de demain.
Au moment d’écrire ces lignes, nous n’avons qu’un seul souhait, celui de pouvoir lire la suite avant que la réalité ne rejoigne la fiction.

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