La bande du 9 : La communaut du 9ème art

Après de longs mois d'attente, et de nombreux reports, les éditions Delcourt nous dévoilent enfin le premier opus du tant attendu Space-Opera signé Simon Treins et Jean-Michel Ponzio . Ce premier volume intitulé "la compagnie rouge" est un album introductif à la pagination dense qui s'annonce être le début d'une série au vu de sa conclusion. Sur fond de Space-Opera, graphiquement à mi-chemin entre le jeu vidéo et le roman-photo,"La compagnie rouge" conviendra à tous les lecteurs amateurs de récits de science-fiction et de combat inter-stellaire.
 

   Dans un futur lointain, les guerres se font par robots interposés contrôlés à distance ; ce qui permet d'éviter les pertes humaines du moins en grande partie. L'histoire débute sur Antiopos V. C'est le temps de la moisson et la compagnie rouge affronte les rippers afin de prendre le contrôle de cette planète céréalière. Après de brefs combats le chef des rippers, Nandijarah, à la solde d'une multinationale nommée Genacorn, entame des négociations avec la chouette, chef de la compagnie rouge. Les Rippers étant payés à coup de trique décident d'abandonner le combat et de laisser tomber leur employeur laissant ainsi la plus grosse planète céréalière de ce système aux mains de Cereo bio, l'employeur de la compagnie rouge. Suite à cet échange, la compagnie envoie frisette et un petit groupe d'hommes en éclaireur afin de débuter la procédure standard de récupération des épaves et la signature de la passation de propriétés de la planète. C'est là qu'ils vont faire la connaissance du jeune flint Robinson désireux de rejoindre leurs rangs. Malgré les réticences de son père, le jeune flint parvient à monter à bord du vaisseau de la compagnie et est très vite promu archiviste. Commence alors pour lui un voyage initiatique long, périlleux et remplis de rebondissement.

   Dans ce premier opus, Simon Treins nous propose un scénario qui n'est pas sans rappeler la très connue franchise Star-Wars avec notamment de nombreuses allusions à la force. Le jeune flint, l'archiviste y a un rôle clé, nous permettant de comprendre le présent, mais surtout par son travail de recherche le passé de la compagnie. Sur le plan de l'intrigue le scénario reste somme toute plutôt classique : une compagnie recherchant vainement des contrats afin de subvenir à ses besoins et étant très souvent victime de manigance et de trahison. On suit l'équipage à travers l'immensité de l'espace, Ponctué par de nombreux combats, des sauts spatiaux temporels et quelques intrigues bien ficelées. Question graphisme, je reste mitigé. La technique employée par Jean-Michel ponzio et dans un style plutôt photo-réaliste, à la manière d'un roman-photo numérique. J'avoue normalement ne vraiment pas être fan de ce genre d'illustration assistée par ordinateur cependant pour cet ouvrage, je trouve qu'il a largement sa place, comme une immersion dans un jeu vidéo et c'est tout à fait le propos. Ici, donc, ça fonctionne plutôt bien et on est très vite happé par le scénario. On retrouve dans cet album de nombreux principes fondateurs du space-opera l'intelligence artificielle, les robots, les passages par des trous de verre ... Ces thématiques, faisant écho à de nombreuses questions de notre société moderne à savoir, les frappes de drones et le contrôle des machines par l'intelligence artificielle. On a aucune peine à venir à bout de ce récit à la pagination plutôt importante. C'est très bien fait, malgré une fin un peu expéditive, restant ouverte et suggérant le début d'une nouvelle série. Espérons que la suite sera du même acabit.
En attendant, cette histoire saura sans nul doute combler les attentes des amateurs du genre.