La bande du 9 : La communaut du 9ème art

La Russie de Catherine II est menacée par une météorite. Toute éclairée qu’elle soit, l’impératrice ne veut pas bouger le petit doit. C’est don un porc astronome qui se charge de prévenir les populations.  Il n’est cependant pas au bout de ses peines.
Un récit corrosif sur une société pas si différente de la notre. Un album absolument truculant absolument savoureux!
   
La Sainte Russie est en danger. Dans son laboratoire, Nikita Pétrovitch, astronome officiel de la cour, vient de découvrir qu'une comète géante menace de s'écraser sur l'empire de Catherine II. Usant de ses relations, il tente de prévenir l'impératrice mais elle lui oppose une fin de non-recevoir : elle a d'autres chats à fouetter et puis, de toute façon, la comète doit s'abattre sur des terres lointaines, peuplées de rares paysans, en pleine Sibérie. C'est tout juste si elle daigne laisser le scientifique aller prévenir les Russes menacés. C'est ainsi que Nikita part pour les terres orientales, affublé d’Yvan Polanski, un jeune étudiant qui ne brille que par sa bêtise et son incapacité. En chemin, à moins que cela ne soit à destination, ils rencontrent ce que la Russie fait de plus rustres, de plus méchants et de plus violents. Arriveront-ils à sauver les populations?

Jean-Paul Krassinsky est connu, et réputé, pour ses récits critiques de envers la société. Après Le crépuscule des idiots où les religions en prenaient pour leur grade, il nous plonge ici dans la Russie de Catherine II, la Russie des Lumières sur laquelle plane une ombre destructrice. Cette menace, une météorite en réalité, le scénariste l'a fait dévoiler par un scientifique autoritaire et acariâtre. Ok, il a des circonstances atténuantes puisqu’il est veuf depuis peu. Mais Krassinsky sait également que tout héros a besoin d'un double négatif. Ce sera Yvan Polanski, jeune étudiant ne brillant pas par son intelligence mais qui a la chance d'être bien né. Ensemble, ils vont se rendre dans la Sibérie profonde afin d'avertir les populations et organiser leur évacuation. Mais plus que leur road-movie, c'est l'accueil qui est raconté avec tout ce que deux mondes opposés peuvent avoir à se dire ! Ainsi, les héros vont se retrouver prisonniers et condamnés à boire pour s'en sortir. Le point fort de cette histoire est sans conteste le choix des personnages. Comme bien d'autres avant lui, Krassinsky tombe dans la marmite de l'anthropomorphisme : le scientifique grincheux devient un porc, l'étudiant un chien pas trop futé et les bandits une bande de ratons laveurs... c'est absolument féroce ! mais terriblement drôle ! Enfin, il y a la colorisation qui nous fait tomber parfois du côté du pessimisme parfois dans la joie et la gaieté.

C'est donc un récit au vitriol que La fin du monde en trinquant. Corrosif certes mais aussi terriblement drôle sur une époque pas si différente de la nôtre. Un album à lire cul sec !

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