La bande du 9 : La communaut du 9ème art

Lorsqu’un gamine des rues de Saratéa rencontre une louve blanche chassée de sa meute, le conté de Sarre risque fort d’être le théâtre de sacrés chambardements.
Une nouvelle histoire d’héroic-fantasy à destination des ado mais qui saura ravir leurs parents et leurs grands-parents.
   
Dans le comté de Sarre, il est une ville du nom de Saratéa. Dans cette ville, tout le monde connaît Aléa. Aléa, c'est une orpheline qui vit dans la rue et survit grâce à des menus larcins. Mais un jour différent des autres, la Moïra, la chance (à moins que cela ne soit le Destin) l'a fait chasser de la ville. Désœuvrée, la gamine court droit devant elle et atterrit dans une zone de sables mouvants. Elle découvre la main d'un cadavre pris au piège. Morte de faim, elle saisit la bague et s'enfuit. De retour en ville, personne ne la croit mais elle trouve malgré tout refuge à l'Auberge L’oie et le Grill, auprès de Tara et Kerry. C'est là que la fillette va devenir femme. C'est là qu'elle va écouter pour la première fois les histoires des bardes. C'est là qu'elle va faire la rencontre du druide Phelim. Face à sa demande insistante pour observer la bague, Aléa s'enfuit de nouveau. Elle ignore que cet anneau est convoité par bien plus féroce que Phelim…

On ne compte plus les adaptations de roman en bande dessinée. C’est l’œuvre  d'Henri Loevenbruck, La Moïra qui est ici adaptée par Lylian. Une nouvelle fois, n'ayant pas lu l'ouvrage ; je ne parlerai pas de la qualité de l'adaptation mais bien de cet album. Il s'ouvre sur un flamboyant combat dans un mystérieux château entre deux énigmatiques adversaires. De quoi piquer la curiosité du lecteur ! Par la suite, le récit reprend un tour plus classique et on suit les pérégrinations d’Aléa, jeune fille de Saratéa et d'une louve blanche chassée et pourchassée par sa meute. Cette double narration est simple et extrêmement efficace et les apparitions de la louve sont autant d’intermèdes qui permettent de faire le point sur l’intrigue principale. Justement, Aléa a découvert, par hasard, un anneau sur le corps d'un mort pris dans les sables mouvants. Évidemment, elle ignore tout de ce bijou, elle ignore surtout que beaucoup de monde est à sa recherche. À mi-chemin entre Le Seigneur des Anneaux et Game of Thrones, La Moïra est un excellent récit d'aventure dans un univers fantastico-médiéval. Le rythme est extrêmement agréable, marqué par les arrivées des bardes et des druides dans la cité. Comme il s'agit d'un album d'ouverture, les péripéties laissent plutôt place à une présentation dynamique du cadre spatio-temporel. Sans lenteur, l'album est très agréable à lire. Mais cet album apporte aussi un éclairage sur le passage entre l'enfance et l'âge adulte avec beaucoup de finesse de douceur. Vu le cœur de cible, c'est parfait ! D’autant que le trait de Raka se marie à la perfection avec ces thèmes. Le style est précis et vif, les personnages sont bourrés de charme et les décors sont immersifs :  on n’est pas très loin de l' œuvre de Peter Jackson. La mise en page fait la part belle à des damiers de tailles et de formes variées créant ainsi une certaine fluidité de lecture. Difficile de ne pas parler de la colorisation de Sébastien Bouet. Les pastels apportent une douceur agréable tandis que la chaleur et la noirceur des ambiances transparaissent à merveille.

Ce premier épisode de La Moïra est une véritable réussite. Il réussit à créer un univers particulier, s'inspirant d'autres mais sans aucun plagiat. Il nous présente une héroïne à laquelle on prend plaisir à s'identifier et dont on a hâte de découvrir la suite de ses aventures.

x J'aime