Le Triskel volé
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Scénario : Miguelanxo PRADO
Dessin : Miguelanxo PRADO
Couleur : Miguelanxo PRADO
Éditions : Casterman
Une intrigue rondement menée sur un fond de légende celtique, un trait anguleux qui paraît tout droit sorti de l'écorce, fraîchement taillé aux ciseaux à bois, un style graphique très coloré par un traitement à l'aquarelle, fait de ce conte particulièrement engagé, un récit qui surprend et nous questionne . A lire sans hésiter.

Arthur Rego, un étudiant chercheur découvre, sur la dernière étagère d’une bibliothèque de son département d’archéologie, les notes d’un vieux professeur (Ancares Diaz) à propos de la survivance d’un ordre magique peuplé d’anges et de démons.


Avec le « Triskel volé » (dont le titre devait être, au départ, « Le Pacte de la léthargie ») d'une pagination de pas moins de 100 pages, qui peut se lire en one-shots, Prado réussit à nous étonner, et à nous charmer, en renouvelant habilement ses thèmes habituels de prédilection : que ce soit le thriller (« Manuel Montano » en 1990 et « Proies faciles » en 2017), la mélancolie et la poésie (« Trait de craie » en 1992), le sarcasme (« Quotidien délirant » en 1996 et « Chroniques absurdes » en 2004 et 2005) ou le devoir de transmission (le magnifique et trop peu connu « Ardalén » en 2013).

Dans ce conte démoniaque rempli de rebondissements, où son trait anguleux m'a vraiment donné l'impression d'avoir été traité à la manière d'un sculpteur sur bois, fraîchement taillé aux ciseaux. La mise en couleur quant à elle, réalisé à l'aquarelle avec une dominance de couleur froide fonctionne bien malgré peut-être la trop large exploitation du ton violet (couleur de la mélancolie, modestie, spiritualité, de la religion et du secret) qui s'explique peut-être de par le propos. Prado fait passer, avec habileté, son important message écologique moralisateur sur le devenir de l’humanité : un avenir incertain ici entre les mains de chercheurs, d’aristocrates, de trafiquants et d’escrocs en tous genres, tous plus corrompus et avides les uns que les autres.
Un album immersif qui laisse à réfléchir, qui questionne, nous renvoyant tout droit à notre triste réalité et sur les enjeux écologiques modernes.
Une belle surprise pour ce début d'année
Sébastien
Chroniqueur
La Bande Du 9
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