La bande du 9 : La communaut du 9ème art

Alors que tout le monde semble baisser les bras en 1939, une poignée d’irréductibles français se sont réfugiés en Angleterre. Parmi eux Philippe Kieffer, matelot de 40 ans qui ne cessera alors de vouloir monter sa propre unité de bérets verts avec pour objectif de  libérer la France. Un très bel ouvrage de Jean Yves Le Naour et Frédéric Blier qui rend hommage à cet homme qui n’était pas prédestiné à porter l’uniforme.
 
 
 
18 Juin 1940, l’envahisseur allemand a déjà fait tomber les plus grandes villes de la Normandie à la Bretagne. Dans le petit port de Saint Vaast la Houge, Philippe Kieffer est alors matelot et cherche désespérément à trouver un bateau qui l’amènera en Angleterre. Durant la traversée, l’embarcation va croiser un navire anglais qui propose aux français de les rejoindre pour poursuivre la lutte. C’est ainsi que Kieffer va se retrouver le 01 Juillet 1940 au camp d’Aintree puis rejoindre les français libres stationnés en Angleterre. Il va ensuite se marier, sa femme va tomber enceinte, il va être affecté à Portsmouth, repousser les quelques avions allemands qui s’aventurent, bref une vie somme toute tranquille. Jusqu’au jour du 05 Mars 1941, dans l’année de ses 42 ans où Philippe Kieffer va prendre son destin en main et sans encore le savoir une partie du destin de la France pour se lancer définitivement dans la lutte contre les allemands et fonder un commando d’élite.
 
 
Quel drôle de destin que celui de Philippe Kieffer. Né en Haïti d’un père alsacien professeur de mathématiques et d’une mère commerçante écossaise, le jeune garçon a vécu dans le milieu du commerce et de la banque. Alors âgé de 40 ans, il est mobilisé le 02 septembre 1939 à sa demande, dans la marine, lui qui avait été dispensé de son service militaire. Après la défaite de la France, il répondra à l’appel du 18 Juin du Général de Gaulle et rejoindra l’Angleterre. Impressionné par les méthodes des commandos anglais, Philippe Kieffer remuera ciel et terre pour créer une unité française de bérets verts et en prendre le commandement. Par force et courage, Philippe Kieffer a forgé son propre destin, sans formation antérieure d’officier mais uniquement par patriotisme de lutte pour retrouver sa liberté. L’ouvrage ici présent est très agréable à lire car il ne s’étale pas sur les combats, le débarquement, la violence… le récit est vraiment découpé pour faire connaissance avec le passé, la vie de Philippe Kieffer. Les auteurs Jean Yves Le Naour et Frédéric Blier vont s’attarder sur la naissance et la création de ce commando de bérets verts français, sur les difficultés à intégrer cette élite, sur la vie personnelle de Kieffer, sa seconde épouse, ses enfants et surtout son regret de n’avoir pu retrouver son premier fils durant cette guerre. Cet homme à lui seul redonne des couleurs au blason de la France, son expérience sera notamment utilisée à travers le film « Le jour le plus long », jour où seulement 177 français ont participé au débarquement de Normandie. Merci aux auteurs pour ce rappel historique.

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