La bande du 9 : La communaut du 9ème art

Si le destin a fait se rencontrer Renée Stone, jeune  romancière et John Malowan, archéologue ; il se pourrait bien qu’il est d’autres idées qu’une simple idylle. C’est pourquoi le duo va se retrouver embarqué dans une course au trésor digne d’Indiana Jones.
Un scénario aux multiples rebondissements. Des personnages qui restent longtemps en mémoire. Un dessin qui fait la part belle à une atmosphère historico-exotique peu commune. Les aventures de Renée Stone ont tout pour plaire, et même un peu plus.
 
Renée Stone est une jeune romancière aussi talentueuse que bourrée de charme. En 1930, elle est invitée à assister au couronnement de Haïlé Sélassié Ier, empereur d'Abyssinie. En trajet, elle fait la rencontre de John Malowan, archéologue et épigraphiste ainsi que d'Alfred Theziger, ténébreux explorateur. Elle retrouve également Graham Grey, un rival. En attendant la cérémonie, Malowan propose à la belle écrivaine une visite du pays. Il l'emmène en réalité à la rencontre de sa famille et la fait passer pour sa fiancée (ce qui n'est pas pour lui déplaire). Malheureusement, sa grand-mère, un peu folle, vient lui intimer l'ordre de retrouver le meurtrier de son père. Elle confie également à Renée Stone un mystérieux sceau-cylindre. Il n'en fallait pas plus pour que le duo se retrouve emporté dans une grande aventure entre Addis-Abeba et Lalibela en passant par Harar. Poursuivis par le MI6 et d’intrigants explorateurs, Renée Stone et John Malowane vont remonter la piste d'un mystérieux trésor.
Entre Clément Oubrerie et l'Afrique, l'histoire remonte à 2005. Le dessinateur globe-trotter s'était alors fait remarquer grâce à Aya de Yopougon, série qui durera jusqu'en 2013. Depuis, il s'est un peu spécialisé dans la biographie avec les 4 tomes de Pablo (Picasso) et Isadora (Duncan), avec la même Julie Birmant au scénario. Désormais, le duo se plonge dans le grand récit d'aventure. Si la présentation des personnages principaux se fait rapidement, chacun conserve une part de mystère permettant les rebondissements. Néanmoins, l'intrigue est relativement lente se mettre en place. C'est probablement dû au grand nombre de personnages secondaires et, surtout, au cadre historico-exotique. Car en effet, qui peut se targuer de connaître la corne de l'Afrique dans les années 30 ? À peine se souvient-on des leçons de lycée sur l'invasion de l'Éthiopie par l'Italie en 1935. Fort heureusement, Julie Birmant remet beaucoup de choses à plat, et cela prend du temps. La scénariste a aussi bien révisé ses classiques puisqu'elle distille un certain nombre d'intrigues secondaire qui, au final, solutionnent bien des choses. Du classique, il en est également question pour le dessin de Clément Oubrerie et principalement dans la mise en page. Mais attention, le dessinateur sait à merveille jouer avec ses cases pour donner ici l'impression de vitesse, là de perte d'équilibre ou encore de brutalité. Toujours aussi talentueux, le dessinateur donne également vie à des personnages crevant les pages. Une mention particulière pour John Malowan, dont les expressions, essentiellement la crainte, sont exceptionnelles de réalisme. Pour finir, son trait caractéristique, nerveux et hachuré tout en étant semi-réaliste rend totalement l'atmosphère moite et fantasmagorique de l'Afrique.
Les aventures de Renée Stone marque le retour à l'âge d'or du récit d'aventure à l'ancienne. Il faut cependant se méfier car les auteurs sont bien du 21e siècle et le mélange donne un album fort plaisant qui devrait se clore dans quelques mois avec Le piège de la mer Noire. Cela vous laisse un peu de temps pour découvrir votre nouvelle héroïne: Renée Stone!
 

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