La bande du 9 : La communaut du 9ème art

Finalement pour Monsieur Vadim, la maison de retraite n’est pas pour maintenant. Malgré son âge, Vadim va devoir reprendre du service et son arme de tireur d’élite pour arrondir ses fins de mois. Une histoire prévue en deux tomes avec un vrai personnage de BD comme on les aime. Le duo Gihef-Tanco fonctionne pour notre plus grand plaisir. Ils nous livrent un récit et un dessin dynamiques, attachants, qui j’espère pour eux les mèneront au succès.
 
 
Accompagnée de deux policiers, Stéphanie, jeune assistante sociale, se rend à la maison de retraite des Chrysanthèmes de l’Esterel. Elle est là pour rencontrer Monsieur Vadim, un pensionnaire de l’établissement. Mais à cette heure-là, le vieil homme qui souffre de tous les maux est devant la télé à regarder son feuilleton préféré, « les coquillages de l’amour ». Stéphanie n’est pas là pour lui annoncer une bonne nouvelle, Monsieur Vadim a été abusé par un escroc qui a détourné tous ses biens et sa pension de retraite. Il est contraint de quitter l’établissement. Vadim est un ancien légionnaire à la retraite, sans famille proche à part son petit-fils qu’il n’a pas le droit de voir et le voilà maintenant sans domicile fixe. L’avenir s’annonce difficile pour Vadim qui malgré tout prend les choses du bon côté. Un soir alors qu’il fait la file d’attente dans une friterie, des malfrats cagoulés pénètrent dans l’établissement. Un concours de circonstances qui va changer le destin de Monsieur Vadim et va lui faire reprendre du service.
 
 
Monsieur Vadim n’est pas un vieillard comme les autres. C’est un ancien militaire d’origine polonaise qui a fait la Légion étrangère. Autant vous dire que le monsieur a du caractère et de beaux restes pour son âge. C’est clair qu’il vaut mieux éviter de lui chercher des histoires car il a tendance à partir au quart de tour. Alors qu’il pensait pouvoir couler des jours tranquilles à la maison de retraite, le destin va le pousser à reprendre du service et devenir un homme de main. Ses journées sont maintenant rythmées autour de la mafia, de la violence et de la vengeance. A titre personnel, Vadim doit mettre de l’argent de côté pour rouvrir avec son avocat le dossier qui lui permettra de revoir son petit-fils Sacha.
 

Il y avait bien longtemps que je n’avais pas vu un personnage aussi charismatique. Vadim est  acariâtre, intelligent et le lecteur va éprouver pour lui un véritable attachement notamment avec ses histoires familiales. Bref un vrai personnage comme on aime les voir.
L’histoire est quant à elle bien ficelée. Une intro qui laisse entrevoir que le récit va proposer du rythme, de la violence, de l’action et ceci avant de passer à une étape de présentation de la situation avec Vadim. La deuxième partie de l’album pour sa part met en place toutes les intrigues et l’action tant attendue. Un très beau travail réalisé par Gihef.
 

Le dessin est quant à lui réalisé par Morgann Tanco, on est ravi de le retrouver en dehors des albums de Pagnol, une occasion pour lui de nous montrer qu’il existe maintenant un style Morgann Tanco, reconnaissable par son trait de crayon. Ses personnages sont clairs, précis, identifiables, à mi-chemin entre le réalisme et le Franco-Belge, dans un style caricatural et humoristique. L’auteur offre à ses lecteurs une magnifique prestation.
Monsieur Vadim est une belle réussite, une belle surprise, on en vient déjà à regretter que cette série ne soit simplement prévue qu’en deux volets alors profitez-en.

x J'aime