La bande du 9 : La communaut du 9ème art

Fred Duval, Jean-Pierre Pécau et Gess nous proposent la suite de leur trépidante variante du canon holmésien "Moriarty". Un tome qui clôture ce second cycle dans un univers steampunk. Une série originale, pleine de rebondissements et d'action plutôt plaisante à lire.
 

  Alors qu'ils trépignent d'impatience Holmes, Watson et Freud attendent désespérément la reprise de la course en ballon.
  À Londres, dans le salon du 221 b Baker Street, Sherlock joue du violon, Freud fume une chicha, et Watson scrute le Times afin de voir si ce derniers fait référence à leur affaire. Depuis trois mois, les conditions climatiques déplorables au-dessus de l'Atlantique ont contraint la course à stopper. Holmes a constaté que le voleur aux cent visages frappait toujours la veille du départ de la course. Or, il s'avère que les organisateurs attendent une amélioration de la météo d'ici la fin de la semaine. Sherlock est donc convaincu qu'il frappera à ce moment. Dans les gros titres, le Times fait également référence à la 7e disparition de cargo en pleine mer également lié à la tempête. Mais Sherlock n'est pas du même avis. Au même moment, c'est montre en main qu'il surprend ses convives prédisant que les honorables gentlemen du Lloyd vont sonner à sa porte. De la sorcellerie me direz-vous, non, juste de la ponctualité. Car en effet, Archibald Pratt et Geoffroy Lean, tout deux administrateurs généraux du Lloyd's of London avait rendez-vous avec Sherlock afin de tenter de lui confier une nouvelle affaire concernant justement la disparition de ces cargos. Pendant leur discussion, les administrateurs du Lloyd sont stupéfaits des connaissances de Sherlock concernant leur affaire. Effectivement, le Gloria Scott a été porté disparu il y a une semaine et 2 jours auparavant, l'un de ces marins plus mort que vif a été retrouvé sur la côte de Derry en Irlande dans un canot. Ce dernier clame à qui veut l'entendre que le Gloria a été attaqué par une créature mythique et légendaire le Kraken, qui aurait emporté le navire de ces larges tentacules. Sachant pertinemment que ce navire transportait secrètement du matériel militaire Holmes cherche à en savoir plus, mais ces derniers refusent de lui en dévoiler davantage. Holmes se voit contraint de décliner leur proposition, leur expliquant qu'il est dans l'incapacité de prendre leur affaire, car il ne traite jamais deux enquêtes en même temps et qu'il est déjà sur une autre. Malgré tout, il se rend tout de même au club Diogène situé au 107 Pall Mall afin d'y retrouver son frère Mycroft et de lui soutirer quelques informations...
  Ici, les scénaristes nous entraînent dans une suite pleine de rebondissements qui relancent à chaque page l'intérêt du récit entremêlant deux affaires. Une enquête rondement menée sur fond de course en ballon afin de mettre la main, vous l'aurez bien compris, sur le très célèbre gangster, ennemi juré de Sherlock, Moriarty. Dans ce volume à l'univers steampunk on en apprend davantage sur la jeunesse de Sherlock et sur ses relations passées avec son ennemi juré. Relations qui l'ont affecté au plus profond de son être et qui expliqueront sans doute la nécessité pour lui d'avoir rencontré Freud et d'avoir recours prochainement à ses services. Ce dernier d'ailleurs s'avérera particulièrement perspicace pour la résolution de cette affaire. Un scénario très bien écrit où tous s'articulent parfaitement. Comme dans le tome précédent, nous retrouvons Gess au dessin. Avec son trait fin et semis réaliste ce dernier n'a rien à envier à Stéphane Subic, nous offrant une fois de plus des planches impressionnantes et très fouillées où pullulent personnages, actions, décors et machines à vapeur extraordinaires en totale adéquation avec l'univers steampunk proposé. Le tout est agrémenté par la colorisation de Scarlett qui nous permet de parfaitement nous imprégner de l'ambiance de cette enquête. Avec ce second volet, les auteurs clôturent brillamment ce diptyque. Un 4e tome qui se termine plutôt de belle façon laissant présager de par sa fin une ouverture vers un nouveau cycle.