La bande du 9 : La communaut du 9ème art

Sophie est maintenant devenue une adulte et lorsqu’elle apprend le décès de son amie d’enfance, elle se remémore le passé et constate qu’elle a un peu mis de côté ses convictions. Un album percutant qui dénonce le harcèlement et le sexisme vécus au quotidien par les ados.
 
 
Avant de défiler, Sophie est en train de s’apprêter dans les loges réservées aux mannequins lorsque qu’elle reçoit sur sa tablette un mail qui lui fait pâlir le visage. Ce dernier est envoyé par Michèle, une ancienne copine du lycée qui lui demande simplement si elle est au courant pour Sélène… Sans connaître la réponse, Sophie va plonger dans sa mémoire et revenir aux années lycée pour se remémorer son amie Sélène. Cette dernière est une rebelle, elle sait se défendre contre les garçons qui tentent de la tripoter comme ce vaurien de Connor Forsey et se révolter contre les profs qui prennent leur défense. Sophie et Sélène sont inséparables. Sophie admire cette fille capable de prendre le lead et d’imposer ses idées.
A 16 ans, le petit groupe de filles semblent particulièrement attentives à leur période menstruelle qui les différencie des garçons, ce qui leur donne à la fois de la force mais aussi des faiblesses. Sujet tabou auprès de la famille, les filles trouvent leur union à utiliser leur sang comme une arme de guerre, une arme de défense et n’hésitent pas à se peindre le visage pour montrer leur différence. Tout ceci ne semble être qu’un jeu, un rituel jusqu’au jour où Sélène va être humiliée en public par Connor Forsey. Depuis ce jour, elle ne cessera de se défendre, de défendre la cause des femmes, quitte à employer la manière forte pour dénoncer tous les comportements sexistes.
 
 
Sophie est maintenant un mannequin mondialement célèbre. Rien ne prédestinait cette jeune ado timide et réservée à devenir une égérie. De toute évidence, Sophie est comme bon nombre de ses collègues, une belle fille à qui on demande de défiler sur un podium. Ce mail qui visiblement lui apprend le décès de son amie d’enfance va à la fois la replonger dans le passé mais également l’amener à se poser la question de la condition de la femme dans le monde du mannequina. Que ferait son amie Sélène à sa place ?
 

Cet ouvrage n’aborde pas que ce sujet, il traite aussi de l’adolescence, des rapports entre les filles et les garçons à cette période, de l’homosexualité, du harcèlement, autant de sujets qui sont habilement traités et qui au final malgré leur diversité ne perturbent pas la lecture et s’harmonisent assez bien.
Le point fort de cet album est évoqué dans le titre à savoir le sexisme ordinaire. Les auteurs font faire ressortir tous ces petits gestes, paroles quotidiennes, visiblement anodines, sans méchanceté, qui vont amener petit à petit de la différence, de l’humiliation, de la violence et de la haine.
Les personnages vont ainsi se servir de leurs règles comme arme de défense et de dialogue, ces mêmes règles qui semblent taboues au sein de la famille et de la société.
Graphiquement, l’album est à la hauteur de toutes les lectures et de tous les publics, ce qui permettra à qui le souhaite de faire découvrir ce livre et pourquoi pas tenter de faire passer des messages.

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