La bande du 9 : La communaut du 9ème art

Retour en Irlande pour le duo Kris-Bailly qui, sous la couverture d’une histoire d’amour, va faire remonter les histoires du passé avec pour objectif de faire triompher l’amour sur la guerre. Une partition à jouer d’urgence.
 
 
Dans le pub irlandais « Yeat’s pub », un DJ essaie d’ambiancer la soirée. Mary est derrière son bar à servir les habitués ou autres fêtards. Au bout du zinc, se trouve Tim, seul, timide, un peu paumé. Mary se doit de faire tourner la boutique et va le pousser un peu à la consommation. Malgré leurs échanges un peu tendus, on détecte à travers leurs regards, leurs gestes, qu’ils ne sont pas indifférents l’un à l’autre. Après le boulot, à la fermeture du bar, les jeunes gens décident d’aller faire une balade histoire de faire plus ample connaissance, de discuter, flirter. Puis vient la pluie qui vient harmoniser la scène, le temps du dernier verre et l’acte de franchir le pas pour finir nus et enlacés dans un lit. Cette histoire d’amour aurait pu se poursuivre naturellement mais Tim est irlandais, protestant, et sa famille dont son père décédé sont des fervents héros de la lutte unioniste, Mary est nord irlandaise, fiancée et catholique. Une histoire d’amour qui a peu de chances de se poursuivre, les vieux démons ont la dent dure.
 
 
Les collaborations entre Kris et Bailly sont toujours synonymes de réussite, l’alchimie entre les deux auteurs est indéniable. « Coupures irlandaises » fait partie des succès du duo qui s’était juré de donner une suite à cette magnifique et tragique histoire. Quelques douze années après, c’est chose faite avec partitions irlandaises. Le contexte est différent, l’histoire se situe des années après les évènements qui ont secoué l’Irlande mais les cicatrices ne sont pas encore refermées.
 

Les auteurs vont ainsi introduire tout doucement l’histoire, passant d’un protagoniste à l’autre où chacun va en voix off raconter son histoire, sa vision, celle qui lui a été inculquée. Mais il ne faut pas s’y tromper, sous le camouflage d’une histoire d’amour, le scénariste Kris a cherché à développer l’histoire avec un grand H. Heureusement, le récit est intelligemment travaillé, permettant à la fois de s’instruire et de se laisser bercer par une belle histoire d’amour.
Même si la fin de ce premier volet est peu surprenante, les auteurs ne dévoilent pas pour autant le contenu des autres couplets. On appréciera avec un énorme plaisir le dessin de Vincent Bailly, style en couleur directe qui lui est propre et qui permet aisément de l’identifier, signature de tous les grands artistes.

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