La bande du 9 : La communaut du 9ème art

Anna, Alexis et Félix forme un trio inséparable ! Mais lorsque l’amour pointe son nez, l’amoureux éconduit s’enfuit terminer ses études en Russie. Le couple se renforce et Félix réussit à mettre au point des nanoparticules scannant en direct l’organisme de son porteur afin d’améliorer sa santé. De plus en plus focalisé sur les résultats du couple, il en vient à effrayer Anna.
Un récit d’anticipation sur les dérives possibles de la santé et des nanotechnologies magnifiquement mis en image par Cyril Bonin.
 
Anna est étudiante au Conservatoire de Paris. À la bibliothèque, elle est à la recherche de Dostoïevski, roman et philosophie pour s'imprégner du contexte russe de l'époque avant de jouer la Petite-Russie de Tchaïkovski. Ce livre, c'est Alexis, un étudiant en littérature russe, qui vient de l'emprunter. Afin d'éviter les complications, Alexis propose de lui prêter l'ouvrage quelques jours. Lorsqu'elle rapporte le livre, ils font plus ample connaissance. Surtout, Anna fait également le rencontre de Félix, le colocataire et le duo devient trio. L'amitié se fait plus intense et Anna n'arrive pas à trancher dans ses sentiments. De leur côté, les deux garçons sont sous le charme. Un soir de concert, profitant de l'absence d'Alexis, Félix rompt l'accord tacite le liant à son coloc et déclare sa flamme à la jeune fille. La suite est banale. Le couple se forme puis se renforce et l'amoureux éconduit s'en va. Chacun finit ses études : Alexis part en Russie pour se documenter et écrire son premier roman. Anna entre dans l’Orchestre National de France et Félix met au point des nanoparticules capables de scanner le corps en temps réel ; afin d'améliorer sa santé et d'augmenter son espérance de vie. Malheureusement, petit à petit, Félix ne vit plus que les yeux rivés sur leurs résultats, à tel point qu'Anna finit par regretter le départ d'Alexis.

La vie éternelle, l'élixir de longue vie, la pierre philosophale... quelque soit le nom qu'elle porte, la quête d'immortalité a, de tous  temps, hantée l'esprit des hommes. Aujourd'hui, grâce aux progrès technologiques, cet espoir pourrait bien devenir réalité. C'est sur ce postulat que se fonde le scénario de Cyril Bonin. Qu'on ne se méprenne pas, il s'agit bien d'un récit de science-fiction. D’anticipation serait même plus adapté car comme le dit le titre cela se passe dans un futur si proche qu'il pourrait être Presque maintenant. On retrouve donc toutes les caractéristiques : cadre contemporain classique, personnages qui nous sont proches et vocabulaire connu. En effet, les nanoparticules sont entrés dans notre langage tout autant que dans les organismes. On se prend rapidement d'affection pour ce trio d'étudiants. On s’émeut devant la tristesse d'Alexis trahit par son colocataire et ami, pour les yeux de la belle Anna. On s'enthousiasme devant les perspectives des recherches de Félix. Puis, petit à petit, on voit poindre des dérives, des doutes, des excès ; plus particulièrement sur l'utilisation des nanopills. Finalement on est abasourdi par la chute. Non, il n'y a pas à dire, Cyril Bonin signe un scénario parfaitement rythmé. Pour le dessin, il fait ce qu'il sait ce qu'il sait faire de mieux : du Cyril Bonin. Le trait est toujours aussi vif et précis, le style très réaliste tranche toujours avec une colorisation toute en pastel. C'est élégant, agréable à lire et reconnaissable entre tous.

Fidèle à ses habitudes, Cyril Bonin nous propose donc un album fort sympathique. Mélange de comédie romantique et de récit d'anticipation, Presque maintenant nous faire réfléchir sur les dérives liées à notre santé sans jamais tomber dans la culpabilité ou le ton professoral. L'ensemble est mis en images d'un style propre à Cyril Bonin toujours aussi agréable. Un album à lire maintenant




 

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