La bande du 9 : La communaut du 9ème art

Un one-shot par les auteurs de Criminal, cela annonce du lourd. Et on n’est pas déçu quand les auteurs nous embarquent avec facilité dans ce récit crépusculaire haletant, empruntant aux westerns, aux films Noirs et aux films de gangsters dans un tout brillamment enchevêtré.
   

New York, février 1939, Max Winters est un auteur vieillissant qui alimente les magazines pulp en histoires de cow-boys de la grande époque. Payé au lance-pierre, il peine à joindre les deux bouts et pour ne rien arranger son cœur menace à tout moment de le lâcher. Mais les histoires de Max ne viennent pas que d’une imagination fertile : il a vécu l’ouest sauvage, a été un de ces bandits sans foi ni loi, et a connu son lot de bagarres et de fusillades. Bien sûr, il modifie ses aventures car la réalité était bien moins romantique que ses histoires de bandits au grand cœur. Devant la nécessité de trouver rapidement de l’argent, Sam se dit qu’il peut faire un dernier hold-up, comme il en a réussi tant dans sa jeunesse, et que cela règlera tous ses problèmes. Malheureusement, il ne fait pas bon vieillir, même pour les légendes de l’ouest…
 
 
On ne présente plus Ed Brubaker et Sean Phillips, deux auteurs qui ont l’habitude de travailler ensemble et de produire des comics de qualité. Ce one-shot ne déroge pas à la règle, avec la fin de parcours d’un homme vieillissant mais pas émoussé. Réflexion sur la vieillesse, le gouffre entre la fiction et la réalité, et le désir de faire ce qui est juste, Pulp réussit en peu de pages à brosser le portrait d’un homme pour qui on en peut qu’éprouver de l’empathie, et saisit l’ambiance non pas d’une mais de deux époques de l’histoire des Etats-Unis. Une histoire simple, touchante, magnifiée par le style graphique de Sean Phillips. Si vous aimez les deux auteurs, foncez, sinon c’est une bonne occasion de les découvrir.
 
 

x J'aime