La bande du 9 : La communaut du 9ème art

A Détroit, la spider est la nouvelle drogue à la mode. Hautement addictive et dévastatrice pour les organismes, elle est la bête noire de la police. Mais pour la détective Charlie Dubowski, elle est la cause des blessures de son équipier. La jeune flic décide alors de mener sa propre enquête en plongeant au plus profond de la « toile ».
Sur une idée de Gilles Daoust, Christophe Bec et Stéphano Raffaele signent le premier album tout en noirceur d'une série qui s’annonce prometteuse !!
 


A Détroit, le détective Brandt est un vieux loup solitaire qui envoie balader toutes les propositions de nouvel équipier jusqu'à ce que le capitaine lui impose la jeune et jolie Charlène Dubowski. Il faut dire que la police est sur les dents. Il y a d’abord cette nouvelle drogue, la Spider hautement addictive et provocant d'horribles mutilations. Et puis il y a une série de meurtres particulièrement horribles : les cadavres n’ont plus que 8 doigts et sont recouverts de poils aussi durs que ceux d'une tarentule. Lors de l'interpellation d'un toxico, Brandt est gravement blessé. Se sentant responsable, Charlie va mener l'enquête en solo et plongée ainsi au plus profond de « la toile »…


De la petite peur à la grosse phobie, nous serions 26 millions à redouter les araignées. C'est dire si la petite bête est un sujet ultra-sensible pour nombre d'entre nous. Conscients de cette situation, les scénaristes jouent à fond sur cette corde sensible. L'idée en revient à Gilles Daoust. Avec Christophe Bec, ils nous proposent une enquête policière aux frontières du réel. D'un point de vue intrigue, la structure est assez classique. Un vieux flic blasé se voit confier la formation d'une jeune recrue aussi naïve que plein de bonne volonté. Une fois de plus, ce duo improbable se trouve confronté à des dealers. Et puis, il y a le cadre et là, quoi de mieux que les bas-fonds de la vieille cité industrielle et sinistrée de Détroit. Seulement, les enquêteurs vont très rapidement passer du statut de Murtaugh et Riggs à celui de Mulder et Scully car les événements vont aller de mal en pire et seule Charlie semble en mesure de proposer une solution. La narration également est assez classique. Hormis les rêves et tripp de la jeune femme, le récit est très linéaire. Qu'on se rassure, linéaire n'est pas forcément synonyme de lenteur. Les scènes d'action se succèdent, toujours bien amenées par les passages d'explication et puis le trait de Stefano Raffaele se charge de créer un liant aussi solide qu’une toile d'araignée. Bon ok, il n'a pas participé à la création d'un Spiderman mais le dessinateur transalpin est un habitué de DC Comics et Marvel. Il reste ainsi fidèle à ses habitudes en créant une sorte de super héroïne à fort penchant sombre. On sent également la grande éclate qu'il a ressenti à dessiner ces toxicos zombies avec leurs chairs nécrosées, leurs yeux injectés et leur sang giclant… L'ensemble fonctionnant avec un maximum de réalisme. Enfin, il y a deux ou trois morceaux de bravoure : ces magnifiques planches dignement installées sur une double page. Que ce soit pour nous montrer l'intérieur d'un théâtre ou une gigantesque rave, elles distillent une atmosphère digne des meilleures séries B.

Une intrigue intéressante, une phobie extrêmement prégnante, un dessin aussi élégant que sanguinolent, ce Spider s'annonce comme une série ultra prometteuse de fantastico-policier.

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