La bande du 9 : La communaut du 9ème art

Né d’une union interdite, Qaâ semble avoir son destin scellé dès le départ et pourtant, à force de détermination, il va se créer sous la plume de Nicolas Jarry une autre vie dans cette cité ressemblant fortement à l’organisation de l’Egypte ancienne.
 
 
Dans la cité solaire d’Amenrâ, le temps semble être suspendu pendant cette période hivernale. Un jeune homme nommé Qaâ déambule dans les profondeurs du palais jusqu’à ce qu’il entende les chants des prêtresses de Keleb qui sont en train de se livrer à un rituel près du lac sacré avec l’héritier du roi solaire, le prince solaire Abo-Sybel qui n’est autre que le demi-frère de Qaâ. L’objectif de cette cérémonie est de réveiller chez le prince sa conscience afin qu’il devienne un Mystic. Le jeune homme sait qu’il est interdit d’assister à cette cérémonie, surtout pour lui qui est considéré comme un « mal-né ».  En effet il est né d’une relation entre le roi et une femme du peuple, son destin semble tout tracé, il doit se contenter de faucher sa nourriture pour survivre et se cacher dans des taudis. Mis à l’écart au sein de sa propre cité, Qaâ a pourtant soif d’apprendre, lire, combattre et entretenir des liens avec son demi-frère. Son destin va prendre un nouveau tournant après sa rencontre avec Aménoppée et le maître d’armes de l’empereur mais la réalité peut être parfois bien différente de l’imagination.
 

Ce quatrième volet conclut le premier cycle des terres d’Ogon qui vient compléter l’extension du monde d’Aquilon imaginé par la teams de Jean Luc Istin. Après avoir découvert les peuples « Zul Kassai », « Blanc-visages », « Ma’a-kuru », le scénariste Nicolas Jarry nous fait découvrir le peuple de la cité solaire d’Amenrâ.
Cet album n’est pas sans similitude avec le peuple égyptien et ses croyances. En effet, il faut rappeler que les peuples et scénario liés aux terres d’Ogon sont inspirés par les mythes et légendes puisés dans les racines de l’Afrique. Ainsi les lecteurs vont se retrouver en pleine saga familiale avec d’un côté Abo dont le destin de la toute-puissance semble tracé pour diriger l’empire et de l’autre un « mal-né » qui au fil des pages va non seulement conquérir l’empathie des lecteurs mais aussi se forger un destin qui passera par l’éducation, la philosophie, la lecture et l’apprentissage du combat pour devenir quelqu’un.
Le scénario de Jarry ne manque pas d’intérêt puisqu’il va à la fois travailler autour de cette saga familiale mais surtout retracer le chemin à parcourir dans la construction d’un homme. Ajoutez à cela des scènes de combat, de l’amour et de la mythologie et vous obtenez un livre agréable à lire et indépendant des autres tomes de la série concept. Le dessinateur Vax, par souci du détail, va donner encore plus de vie et de rythme à cette histoire et ce personnage.

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