La bande du 9 : La communaut du 9ème art

Milton remonte peu à peu les fils de sa mémoire. Poursuivi par toute la pègre US et toutes les polices du pays, le piège se referme sur lui.
Suite et fin de l’excellent polar de Roger Seiter et Pascal Regnauld.
 
Etre amnésique, ce n’est pas déjà pas évident mais pour Milton, cela vire à l’enfer. Poursuivi par de dangereux tueurs, pourchassés par les meilleurs limiers de SFPD, Milton ne peut compter que sur ses reflexes, dont il ignore la provenance, pour rester en vie et, accessoirement, remettre de l’ordre dans ses souvenirs.
 

De retour à New York, il va de surprises en surprises : un appartement, puis deux ; une collection impressionnante d’armes en tout genre ; un nom, puis deux ; plusieurs millions de dollars à la banque, un coffre fort avec un mystérieux petit carnet et une certaine Dorothy dont le baiser, s’il ne fait pas resurgir les souvenirs de Milton, ne laisse aucun doute sur la nature de leurs relations. Malheureusement, les reflexes ne sont pas toujours suffisants et Milton a tendance à oublier la plus élémentaire règle de précaution : éviter les taxis ! Pour Meyer Lansky, le plus gros parrain des Etats Unis, c’est du pain béni. Il ne lui en faut pas plus pour assener un bon coup derrière les oreilles de Milton. Même si cela lui redonne la mémoire, Spectum, son nom de code, est pris au piège. Balancé au milieu de l’Upper Bay, il n’a plus qu’une seule pensé : « combien de temps un homme peut-il survivre sans respirer ? »
 
Suite et fin du polar signé Roger Seiter et Pascal Regnauld. On retrouve avec plaisir les personnages que l’on avait découvert lors de l’ouverture. S’ils sont toujours aussi charismatiques, l’album fait également la part belle à quelques petits nouveaux : la sculpturale Dorothy ou la chiffe molle Carl Grant. De rencontres en découvertes, Milton reconstruit tout doucement son passé. Le problème consiste en le fait que ses adversaires remontent sa piste beaucoup plus rapidement ! L’autre tour de force des auteurs est d’avoir rendu sympathique et attachant la pire des crapules que l’Amérique ait portée. Tenace et déterminé, Milton ne lâche jamais l’affaire, même les pieds dans le sable du fond de l’océan, et le lecteur ne peut s’empêcher d’y voir une injustice !

Il faut dire que le roman noir, Pascal Regnauld le maitrise mais là il change totalement de style, mais pas d’univers. Si l’absence de traits est surprenante, le lecteur s’y fait vite et finit même par tomber sous le charme de cette façon de dessiner. Il faut dire qu’elle repose beaucoup sur un choix de couleurs très judicieux et très marqué.
 
Les deux compères ont déjà un nouveau projet dans les cartons mais surtout n’attendez pas pour découvrir ce Trou de mémoire. Et pour ceux qui ne le connaissent pas encore, profitez du coffret pour vous offrir les deux tomes d’un seul coup.

x J'aime