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1629, ou L'effrayante histoire des naufragés du Jakarta 1629, ou L'effrayante histoire des naufragés du Jakarta

1629, ou L'effrayante histoire des naufragés du Jakarta

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1629, ou L'effrayante histoire des naufragés du Jakarta

tome 1

 
Scénario : Xavier Dorison
Dessin : Thimothée Montaigne
Couleurs : Clara Tessier
Éditions : Glénat

 

Avec "1629, ou L'effrayante histoire des naufragés du Jakarta", Dorison et Montaigne nous embarquent sur le Jakarta pour une odyssée tragique. Un impressionnant premier volet qui monte crescendo et qui n'épargnera personne. Un album coup de cœur inspiré de faits réels. Un thriller maritime impitoyable à lire sans tarder.
 



L'histoire prend son point de départ en 1628 à Amsterdam. La VOC, Compagnie des Indes Orientales est la compagnie la plus puissante et la plus riche du monde. Elle s'apprête à affréter un nouveau vaisseau, le Batavia traduit ici par Jakarta. À sa tête, la compagnie nomme Francisco Pelsaert comme subrécargue. Ce dernier est le représentant légal de la compagnie et a tout pouvoir sur l'équipage, et même sur le capitaine. À cette époque, le Jakarta est un bateau des plus moderne, avec ses 40 pieds de long, sa double coque faite de chêne et de pin, ses 30 canons, et ses 10 voiles, dont deux bonnettes. Il a 120 jours pour rejoindre Java et négocier avec le Grand Moghol pour obtenir un accès à sa cour. Pour cela, la cargaison est composée de 300 000 Florins en pièces et bijoux afin de le convaincre. À bord, se trouvent plus de 320 marins de tout milieu, pour la plupart issus de la misère et des bas-fonds, ainsi que 20 femmes. Les deux tiers sont des marins et des soldats, les autres des colons : Une bonne moitié d’entre eux sait qu’elle ne reviendra pas de ce périple plus que risqué au bout du monde. Très vite, on y découvre les principaux protagonistes : Arian Jakob, le capitaine du navire, Francisco Pelsaert le subrécargue, Jéronimus Cornélius, mystérieux apothicaire et Gebbe Hayes, second du Jakarta ... Et une femme, éploré venant de perdre le dernier de ses trois enfants et tentant de rejoindre son mari, Lucrétia Hans.
Une chose est sûre, tous auront un rôle essentiel à jouer dans ce récit d'aventures au long cours.

Pour imaginer ce scénario fou Xavier Dorison s'est inspiré d'une histoire vraie. Un périple qui va révéler la noirceur de son équipage. On imagine facilement ce qui peut se passer en mer quand le manque d'eau, de nourriture et que les inégalités entre les différents pont créent des tensions... Conduisant petit à petit vers l'inévitable. Son casting impeccable nous donne à voir des scènes riches et variées avec des dialogues fort et ciselés. C'est vraiment bien écrit, à tel point qu'on se retrouve très vite aux côtés de ses matelots dans la sueur et la crasse. Et bien que cette histoire se déroule il y a plusieurs siècles, ce récit fait toujours écho à notre société contemporaine : une réflexion sur le pouvoir et ses abus, sur les inégalités et sur ce qu'elles peuvent pousser les hommes à faire. Une histoire à glacer le sang, avec une mise en scène impeccable, sans fausses notes. Avec ce thriller nautique, Dorison explore le plus sombre de l’humain, développant son récit et ses personnages avec profondeur. Il nous emmène dans des abysses effroyables aux confins des complots, des meurtres, des humiliations et des mutineries. Un pur moment de plaisir.
Côté dessin, Timothée Montaigne n'est pas en reste nous offrant à mon goût le travail le plus abouti de sa carrière à ce jour. Dans ce récit, il s'affirme comme un compositeur graphique hors pair, proposant des paysages de haute mer saisissants, des scènes de bateau réalistes ainsi que des personnages aux visages saisissants d'expressivité. Le tout est magnifiquement rehaussé par les couleurs de Clara Tessier qui, pour un premier pas dans le 9e art, se positionne déjà comme une future référence de la colorisation.

Un album saisissant qui transpire de réalisme aussi bien d'un point de vue scénaristique que graphique. Une véritable réussite dont il me tarde de connaître la suite qui risque d'être un cran au-dessus niveau noirceur. Un album à lire sans tarder.

 





 

Sébastien
Chroniqueur
La Bande Du 9
 

A propos du chroniqueur

Nom d'utilisateur : LABANDEDU9

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