Titre du Tome: A Fake News

toujours en direct et la population américaine assiste médusée au début d'une invasion martienne. Aussitôt, un vent de panique s'empare d'une partie des États-Unis. Pour les autres, ceux qui étaient derrière leur transistor depuis le début, il ne s'agissait que de l'adaptation d'un ouvrage de HG Wells par le génial Orson Welles. En pleine guerre commerciale, la presse écrite voit dans l'événement l'occasion de dénigrer cette nouvelle concurrence radiophonique. C'est donc naturellement qu'elle exagère le rôle de CBS. Ce qu'elle ignore, c'est qu’à quelques milles du faux site d'atterrissage, un ado a été retrouvé errant et blessé et tout porte à croire que son père, voulant échapper aux martiens aurait tiré sur son fils et son épouse, avant de se suicider. Le directeur de la radio demande donc à un ancien mais extrêmement consciencieux journaliste, Douglas Burroughs de se rendre sur place afin d'apporter son aide à la police locale, forcément débordée. Secondé par une jeune, talentueuse mais carriériste journaliste locale, il va mener l'enquête et découvrir que la vérité est ailleurs. Cette aventure lui inspirera même un roman…
des États-Unis en a fait sa phrase favorite. On peut cependant faire remonter l'expression a presque un siècle. En 1938 en particulier. Un soir d'octobre, Orson Welles adapte La Guerre des mondes de HG Wells sous la forme de flashs infos radiophoniques et sème la pagaille chez les auditeurs qui avaient pris l'émission en cours. Pour Orson Welles, le canular va lancer sa carrière avec Citizen Kane en point d'orgue. Mais ce que le public connaît moins, c'est l'enquête menée par Douglas Burroughs, en lien avec un fait divers du même jour. C'est ce roman que Laurent Galandon adapte ici. Et effectivement, cela commence comme un simple exposé de l'événement par la modeste presse locale. Mais puisque la jeune, et néanmoins puissante, CBS est concernée, cela bascule assez vite vers le roman policier. C'est donc ainsi qu'on se prend rapidement d'affection pour l'ancien reporter reconverti en romancier. Affection d'autant plus grande que le bonhomme nous dévoile tout doucement sa vie d'avant. N'oublions pas que dans cette Amérique des années 30, la ségrégation était toujours en place et le roman prend également des tournures de critique sociale et sociétale. Quant à l'intrigue, le lecteur se fait véritablement balader d'une piste à l'autre, même si certaines sont rapidement balayer d'un revers de page, et il restera surpris par un épilogue aussi simple qu’efficace (il suffisait d'y penser !). Mais cet album ne serait rien sur le talent de Jean-Denis Pendanx. Le dessinateur bordelais est un habitué des intrigues historiques comme il l'a prouvé avec son Oubliés de Prémontré. Il se régale à dresser une sacrée brochette de portraits. Chaque protagoniste acquiert ainsi un charisme propre à son faciès. Mais attention stéréotype ! Il ne faut pas oublier l'incorruptible enquêteur aussi énigmatique qu’attachant. Si l’intrigue fonctionne aussi bien, c'est également grâce à la représentation de cette petite ville américaine des a
nnées 30. C'est bien simple, on s'y croirait autant que dans un film d’Howard Hawks. Une véritable immersion dans les souvenirs nostalgiques de certains américains. Le dernier point fort du dessinateur tient à la justesse et à l'harmonie de sa colorisation directe. Elle renforce l'ambiance nostalgique de l’intrigue tout en rappelant son pourquoi : où se trouve la frontière entre vrai et le faux ?Nom d'utilisateur : LABANDEDU9
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