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A l'orée du monde A l'orée du monde

A l'orée du monde

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Titre du Tome: A l'orée du monde

A l’orée du monde
 
Scénario : Kapik
Dessins et couleurs : Kim Consigny
Editions : Delcourt
 
 
A la découverte des enfants perdus, groupe de gamins vivant en autarcie dans la forêt, loin de tout adulte.
Un récit d’initiation et une critique de notre société très efficace.
 

James est un adolescent comme les autres. S'il semble perdu dans la forêt, il est en réalité à la recherche des enfants perdus. Un groupe d'enfants vivant seul dans les bois, en autarcie, loin des adultes et dont il a entendu parler à l’école. Parmi ces orphelins de la forêt, il y a Aldo le chasseur, Ben le cueilleur, L'Enfant qui s'occupe du feu et Damon le chef. James souhaite les rejoindre : ses parents divorcent et il ne supporte plus les tensions et les disputes. Même si cela fait une bouche de plus à nourrir, c'est également deux bras de plus pour aider : James est donc accepté dans la bande. Sauf que vivre sous une bâche au milieu des bois n'est pas du tout ce qu'imaginait James. De plus, le jeune homme éprouve toutes les peines à trouver sa place dans le groupe. Il faut dire qu'il a du mal à réellement couper les ponts avec sa vie d'avant. Jusqu'au jour où il vole un téléphone portable dans le sac d'un bûcheron...

L'adolescence ! Voilà un mot bien simple pour désigner une période de la vie si compliquée ! Nous y avons tous été confrontés, à la nôtre bien sur puis à celle de nos enfants et petits-enfants. On veut grandir, être respecté et avoir des responsabilités mais pas trop vite tout de même. Et puis, avec les parents, c'est un peu « je t'aime moi non plus ». Dans cet album, le jeune scénariste Kapik donne la parole à ceux qui sont les premiers concernés : les enfants. A travers James, on découvre les enfants perdus et les Amazones. Un groupe de garçons et un groupe de filles qui vivent dans les bois, loin de toute civilisation et surtout loin de tout adulte. Seulement, pour James, la réalité est loin de correspondre à son imagination : pas de cabane dans les arbres, de longues heures de marche pour trouver de quoi se nourrir et plus de loisirs. C'est la rançon de l'indépendance. Pour le garçon, c'est aussi l'oubli progressif des disputes entre ses parents en instance de divorce. Seulement, pour Damon, c'est une échappatoire au foyer et à ses conditions de vie précaire. C'est aussi un pied de nez à la civilisation occidentale, celle de la société de consommation avec son lot de pollution et de destruction. Kapik nous livre donc un récit d'initiation bien construit mais qui ne cache rien les difficultés que rencontre les jeunes. Un récit bien construit qui puise son inspiration chez Peter Pan de JM Barrie, avec des rebondissements suffisamment efficaces pour être crédibles et un rythme assez soutenu. En ce qui concerne le dessin, c'est une artiste déjà connue et reconnue qui œuvre en la personne de Kim Consigny. Fidèle à son style, la dessinatrice use d'un trait simple mais ultra efficace. Allant à l'essentiel, le dessin est à l'image de l'adolescence : sans fioriture et à fleur de peau. La mise en page est globalement assez classique mais s'ouvre parfois de grandes cases pleines de mouvements. Si la colorisation est majoritairement dominée par un camaïeu de vert (forêt oblige), la veste de l'un ou les cheveux de l'autre sont autant de point de repère judicieux.

A l’orée du monde est donc tout à la fois un excellent récit initiatique qu'une critique assez acerbe de notre société de consommation.
Cédric
Chroniqueur
La Bande Du 9

A propos du chroniqueur

Nom d'utilisateur : LABANDEDU9

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