Titre du Tome: Angel Wings T5 Balck Sands
Le navire qui menait Angela et Betty Lutton vers Tinian est la cible des chasseurs nippons. Recueillie sur Iwo Jima, Angela retrouve son « sweetheart », Rob, chargé d’escorter les B29 vers le Japon et le manche de l’avion vigie de l’Air Sea Rescue. Mais lorsque Rob ne revient pas de mission, Angela est quelque peu perdue…Yann signe un album à haute tension avec toujours autant de réalisme. Réalisme que l’on retrouve grâce au dessin magistral de Romain Hugault.
Le destroyer USS Mannert L Abele navigue dans le Pacifique entre Ulithi et Iwo Jima, à destination de Tinian lorsqu'il est pris pour cible par l'aviation japonaise. Si les Mustangs d’Iwo Jima ont décollé pour les intercepter, ils sont démunies face aux bombes volantes nippones et le destroyer, frappé de plein
fouet, finit par couler. À son bord Angela était chargée d'escorter Betty Lutton vers Tinian. Heureusement, les secours sont prompts à les secourir et les déposent sur l'île du soufre. Pas réellement le meilleur endroit pour faire bronzette. Mais pour Angela, cela tombe à pic : elle va pouvoir reprendre son envol avec Joséphine, l'appareil affecté au rôle de vigie volante pour l'Air Sea Rescue. Surtout, elle va retrouver Rob, son « sweetheart » chargé d'escorter les B-29 jusqu'à leurs bombardements sur le Japon. Malheureusement, les affaires de cœur sont aussi compliquées que celles des États-Unis et lorsque Rob ne revient pas d'une mission, Angela est plus affectée qu'elle veut bien le laisser paraître. Quant à la guerre, des cranes d’œufs du Nouveau-Mexique pourraient bien avoir créé une arme qui accélérerait son dénouement.
C'est avec un immense plaisir que l'on retrouve Angela pour ce cinquième opus d’
Angel Wings. Attention toutefois à ne pas se laisser verser dans l'angélisme et la routine car après un triptyque extrêmement réussi, l’ouverture de ce cycle Pacific connaissait quelques trous d'air qu'une révision au garage devait corriger. Je vous rassure, ce n'est pas le genre de la maison. De toute façon, Yann avait certainement une idée derrière la tête car ce
Black Sands nous plonge dans une des pires batailles de la guerre du Pacifique : Iwo Jima. Si la bataille a été immortalisée par le photographe Joe Rosenthal et les films de Clint Eastwood, Yann a choisi une nouvelle fois un angle d'attaque différent. Il largue Betty Lutton à terre (mais pour combien de temps ?) et resserre son intrigue sur Angela et la guerre qui n'en finit pas de se terminer. Le scénariste insère ainsi toute une série d'allusions aux recherches menées par Oppenheimer au
Nouveau-Mexique. Et puis il y a toutes les anecdotes plus ou moins croustillante sur la vie des GI’s. Une fois de plus, Yann démontre toute l'étendue de son talent et de ses connaissances. Il n'est pas le seul d'ailleurs. Romain Hugault est certainement au firmament de la bande dessinée d'aviation couplée de jolies pin-up. L'album est absolument magistral : pas une planche, que dis-je, pas une vignette qui ne soit un mélange optimal de réalisme, de construction, de profondeur, de couleur et j'en passe. Non, il n’y a que 2 mots qui me viennent pour décrire le dessin : du Grand Art.
Après cet interlude sur Iwo Jima, Angela repart pour de nouvelles missions. Si le projet Manhattan est en passe de réussir, la guerre est sur le point de se terminer mais Angela est toujours en plein doute et cela nous promet un album de clôture en forme de bombe ; atomique cela va sans dire.