Aparthotel deluxe

Cet appartement, ces voisins, pourraient être les vôtres. Edo Brenes nous invite à pénétrer dans l’intimité des habitants de cet immeuble, se dévoilant à tour de rôle sur leurs préférences religieuses, amoureuses, voire sexuelles. Une pause dans la vie pour revenir à des choses plus terre à terre mais qui font notre quotidien.
 
 
Dans un appartement de San José, la capitale du Costa Rica, un homme déambule dans les pièces et chaque objet, chaque odeur, chaque photo, lui rappellent des souvenirs et plus particulièrement des souvenirs de ses parents, de sa jeunesse comme ces cookies dans un bocal, ce livre posé sur un meuble et cette mystérieuse Tina qui aurait pris secrètement la place de sa mère mais dont il ne trouve pas de trace. Puis vient enfin un dernier carton dans lequel le jeune homme redécouvre une peluche de Mickey Mouse, toute son enfance. Cette inspection est la conséquence d’une douche qui coule en permanence depuis plusieurs heures. Le père du jeune homme habitait dans un appartement avec plusieurs voisins et ceux-ci se sont inquiétés de ne pas voir Monsieur B et de continuer à entendre sa douche couler.
 

L’auteur costaricain Edo Brenes a planté le décor de son histoire en plein milieu d’un immeuble de quelques étages, en plein milieu de la capitale. Un immeuble comme il en existe des tas au Costa Rica, où les gens se croisent, échangent quelques mots sans vraiment se connaître réellement.
Ainsi l’auteur nous propose de rentrer dans l’intimité des habitants de cet immeuble, dans leur appartement, dans leur vie. Le scénario et le découpage deviennent alors très intéressants car les couloirs vont rester des lieux d’échange et de rencontre mais à l’intérieur des appartements, chaque personne va se dévoiler. Que cela soit sur ses pratiques sexuelles, sa religion, ses relations affectives, ses bonheurs, ses tristesses, ses réussites, ses échecs. L’auteur va ainsi passer de personne en personne pour nous conter leur intimité.
 

Il n’y a pas à proprement parler d’intrigue ou de suspense mais plutôt un roman graphique, avec des tranches de vie d’inconnus, où le lecteur peut s’attacher ou s’identifier aux différents protagonistes. Graphiquement, le dessin est assez sobre, allant à l’essentiel, alimenté par des couleurs chaudes. L’originalité vient du découpage qui ne respecte pas un mode traditionnel, ce qui provoque un petit décalage car rapport au sujet traité où l’on s’attend à quelque chose de rigoureux, à l’image d’un appartement, mais comme la vie de chacun est bien différente, cela se justifie.