Titre du Tome: ATOM AGENCY
Dans les années 50 sur la côte d’azur, le richissime Aga Khan et son épouse la Bégum se préparent à prendre la route pour l’aéroport. Mais au détour d’un virage, un groupe de malfrats leur barrent le chemin et les braquent pour leur voler un sac contenant leurs bijoux. Ce fait divers arrive rapidement aux oreilles d’Atom qui vient de se lancer dans une carrière de détective privé. Atom n’est pas un inconnu dans le milieu, il est le fils du célèbre commissaire Vercorian qui exerce au 36. N’ayant pas sa notoriété, Atom doit être malin pour obtenir les premiers indices auprès de ses « tontons », collègues de son père. Mais Atom est ambitieux et va monter sa petite équipe avec Mireille dite Mimi et Jojo la toupie un ancien catcheur qui a ses ouvertures dans le milieu. Direction la côte d’azur pour ces parisiens qui n’ont que pour objectif de retrouver les bijoux de la Bégum.

Cette histoire repose sur un fait divers bien connu qui s’est déroulé le 3 Août 1949. L’homme le plus riche de l’époque Aga Khan va être victime d’un braquage organisé par Paul Leca dit Paulo, célèbre truand de l’époque. Résultat de cette attaque, le vol d’un sac de bijoux de 220 Millions de Francs (un record pour l’époque). La petite histoire raconte que les braqueurs se seraient trompés de cible à l’époque et qu’ils envisageaient de mettre en place le kidnapping de Rita Hayworth, compagne du prince Ali Khan. Comprenant leur erreur, ils auraient volé les bijoux pour ne pas partir bredouilles. La Bégum (plus connue sous le nom de Om Habibeh, ancienne miss France 1930), choquée par ce braquage, aurait crié naturellement « Ciel mes bijoux », ce qui inspirera bien plus tard un célèbre auteur de BD pour les bijoux de la Castafiore.

C’est cette ambiance et cette époque qu’ont choisi les auteurs Yann (scénariste incontournable qui a notamment signé dernièrement Sauvage, Dent d’ours, Thorgal) et Olivier Schwartz (auteur de l’indispensable épisode de Spirou et Fantasio : le groom vert-de-gris) pour nous faire voyager dans le temps. Yann va truffer son histoire d’argot, d’anecdotes et de personnages atypiques des années 40 sans compter sur ce brin d’humour omniprésent. Un régal pour les amateurs du genre.
Il va en profiter également et discrètement pour évoquer le peuple arménien, sa culture et l’importance de la famille dans cette communauté.
L’association avec Schwartz fonctionne une fois de plus. Il aurait été difficile d’en douter avec les succès de Spirou et Fantasio. On est d’ailleurs un peu dans le même style mais avec des formes un peu plus caricaturales, beaucoup de dynamisme.
L’histoire en elle-même n’est pas révolutionnaire mais cela fait du bien de se plonger dans ce type d’aventure qui sent bon la BD d’antan.