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Automne Automne

Automne

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Nom de la série : Automne
Scénario : Lionel MARTY
Dessin : Cécile
Couleur : Lionel MARTY
Dessin : Lionel MARTY
Maison d'édition : Delcourt

A l'origine, il y avait l'Arbre. Puis l'Homme a débarqué avec ses gros souliers. Ou plutôt avec sa monstrueuse ville sur roues ! Avec Volkor aux commandes, elle engloutit tout ce qui se trouve sur sa route. L’Arbre est donc menacé ! Heureusement, il peut compter sur Automne, la Gardienne. Un magnifique conte moderne sur la Nature et la cupidité humaine !
 
A l’origine, avant toute chose, il y avait l’Arbre. Pour le protéger, les anciennes ont confié sa sécurité à la gardienne : Automne. Ainsi se nomme-t-elle car elle est le crépuscule de son espèce. La menace vient d’une monstrueuse citée sur roue. Sous les ordres de Volkor, elle engloutit tout ce qu’elle trouve : bois, métaux et minerais précieux. Sauf qu’elle a de plus en plus de mal à trouver de nouvelles richesses. Cette quête est confiée à un éclaireur : Cynan. Grâce à ses ailes volantes, il survole les terres mais, lorsqu’il découvre la forêt d’Automne, il entend des voix et refuse de la livrer à l’avidité de Volklor. Il déserte ! C’est alors qu’il fait la rencontre d’Automne. Bien qu’intriguée, la gardienne se laisse convaincre par le plan de Cynan. Pourtant, que peuvent deux jeunes face à la voracité de la cité ? Réussiront-ils à empêcher la catastrophe annoncée ?
Au XVIIe, La Fontaine s’inspirait des fables d’Ésope. Ce faisant, il devenait un moraliste et critiquait la société dans laquelle il vivait par un détournement anthropomorphique. 300 ans plus tard, c’est le dérèglement climatique et la lutte pour le limiter qui prend la forme d’une fable moderne sous les crayons de Cécile et de Lionel Marty. C’est ainsi que l’album s’ouvre sur une naissance du monde qui n’est pas sans faire penser à l’Arbre-maison d’Avatar. Par ce prologue assez mystérieux, on comprend que l’homme a profité de la nature avant de s’en affranchir puis de l’exploiter sans relâche ni vergogne. C’est un monstre que l’homme a créé, une hideuse ville mobile qui engloutit tout ce qu’elle trouve. Rien ne lui échappe : bois, minerais et même les hommes. Dans cette quête insatiable, menée par le chef Volkor, un éclaireur va se rebeller. Etant le premier à découvrir la dernière forêt, il va tout tenter pour la protéger. Dans son entreprise périlleuse, il sera aidé par la gardienne de la forêt qui, sous de faux air de vulnérabilité, est absolument redoutable. Après cette phase d’exposition bien menée, on assiste aux différents épisodes de la lutte entre l’immonde machine humaine et la nature. Ce récit de lutte acharnée va alterner entre les phases d’exposition, de combats à proprement dit et les passages presque ésotériques dans lesquels les Anciennes (métaphore de la Nature) vont exposer leurs sentiments. Le tout s’effectue avec un rythme suffisamment soutenu, mais qui ne perdra pas le lecteur. Si le scénario est imaginé à quatre mains, il en est de même pour le dessin. Lionel Marty partage ses crayons avec Cécile et le résultat est fort joli. On notera bien évidemment la franche opposition entre la nature belle, sauvage, pétillante et pleine de vie et une ville sombre, prédatrice et esclavagiste. Pourtant, ce sont des personnages qui marquent. On sent que le duo a fourni un travail intense sur les gros plans et en particulier les jeux de regards. Difficile de rester de marbre face à un paysage printanier. Eh bien, il en est de même face à cette jolie Automne au regard émeraude et perçant. Notons au passage que Lionel Marty nous fait l'amitié de proposer des dédicaces sur cet album, soit à l’encre, soit en couleur. Transition toute trouvée pour évoquer la couleur et une nouvelle fois rappeler l’antinomie des deux mondes. Sauf que les fables et autres contes comportent aussi une dimension fantastique qu’on retrouve à merveille sous les pinceaux de Lionel Marty.
À travers ce conte moderne, les auteurs nous racontent la lutte entre l’avidité humaine et une nature à l’apparence fragile. Un récit plein de poésie, de douceur et surtout d’espoir.

A propos du chroniqueur

Nom d'utilisateur : boil

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