Nom de la série : Azur Asphalte
Scénario : Sylvain Bordesoules
Dessin : Sylvain Bordesoules
Couleur : Sylvain Bordesoules
Maison d'édtion : GALLIMARD
Azur Asphalte, un doux mélange de paradis niçois et de quotidien bétonné. La vie quotidienne de deux jeunes femmes proches de l’auteur, partagées entre galère sociale et petits plaisirs de la vie.
A Nice, sur la promenade des Anglais, les images défilent comme des cartes postales pour touristes mais pour les habitants la vie est moins drôle notamment pour Mélissa et sa copine Press qui vivent dans un minuscule studio. Mais l’heure n’est pas à se plaindre, il faut sortir la voiture du garage sans l’érafler, pour conduire Press sur son lieu de travail, un supermarché en périphérie. A part ce voyant d’alerte qui clignote dans la voiture, le trajet est sans grande excitation mais il permet à Mélissa de prendre conscience qu’elle doit trouver un CDI si elles veulent changer de vie. Arrivée sur le parking, les commères du coin lui rappellent au mauvais souvenir la période où Mélissa squattait le parking dans sa camionnette pour survivre. En attendant de retrouver Press, Mélissa va rendre visite à sa grand-mère au cimetière, s’occuper de faire des tâches ménagères dans son appartement, se fumer un petit pet, mater des conneries à la télé pour enfin rejoindre sa sœur et ses enfants.
Après « L’été des charognes » et son monde rural, Sylvain Bordesoules nous livre un autre quotidien, celui de deux jeunes femmes de Nice, deux sœurs qui vivent dans les quartiers populaires de la ville. C’est un retour aux sources pour l’auteur puisque cette ville est celle de son enfance et ces deux femmes ne sont pas n’importe qui puisqu’elles sont tout simplement les deux sœurs de l’auteur. Un roman graphique donc autobiographique dans lequel l’auteur a ouvert son cœur et raconte sans voile, sans masque, leur quotidien.
Au fil des pages, le lecteur se laisse embarquer à suivre les deux jeunes femmes comme dans une télé-réalité. Mélissa, la plus jeune est un peu rebelle, avec un franc-parler, sans emploi, différente de Candice, mère célibataire, qui travaille dans les cuisines d’une crèche. Mais toutes deux ont un point commun, la galère quotidienne, une vie partagée par des millions de français. C’est sûrement ce qui fait la force de cet ouvrage qui se lit naturellement, comme si on regardait un documentaire ou une vielle émission de « Strip-tease » mais avec toute la générosité de l’auteur à travers ses aquarelles et les petits gestes humains comme une main passée dans les cheveux, un sourire ou bien encore des objets du quotidien.
