Nom de la série : BESTIA
Tome : 1
Scénario : CORC
Dessin : CORC
Maison d'édtion : HUMANOIDES ASSOCIES
Dans le futur, les villes sont devenues des jungles urbaines tentaculaires où vivent les hommes et des animaux géants. La jeune Jacquie appartient à la caste des traçaires qui ont pour mission de tuer ces monstres qui sèment le chaos sur leur passage. Un premier ouvrage signé de l’auteur Corc qui s’impose comme une lecture obligatoire dans l’univers des Kaiju à l’occidentale.
Sur le toit d’un immeuble, une jeune fille est réveillée par son biper indiquant « Signa actif », elle se lève alors pour se rapprocher de sa cible qu’elle découvre à quelques mètres. Il s’agit d’un sanglier qui inspecte les couloirs d’une usine à la recherche de nourriture. La jeune fille nommée Jacquie le prend en chasse et le bombarde de flèches pour le coincer dans une voie sans issue. Elle se retrouve maintenant face à lui mais l’animal n’est pas un sanglier comme les autres, il s’agit d’une bestia, un de ces montres gigantesques qui sèment la terreur sur leur passage. Maintenant c’est elle ou lui. Le biper indique à Jacquie « Mission accomplie, recherche de nouveau contrat ». Jacquie n’a pas le temps de savourer sa victoire, la jeune traçaire est envoyée sur une autre mission, celle de chasser la plus difficile bestia des Cécropias, une bête qu’elle recherche depuis longtemps.
C’est dans cette quête que Jacquie la jeune chasseuse équipée de gadgets high-tech va faire la connaissance de Kevyn, un jeune garçon qui vit dans la cité, à la fois bricoleur, magouilleur et débrouillard. Tous les deux vont s’associer par la force des choses pour traquer la bestia de la cité de Cécropias qui sème la mort sur son passage et que Jacquie semble particulièrement attachée à retrouver pour la relier à son passé personnel.
Monde apocalyptique, monstres de la taille d’un immeuble, dessin type manga, plus de doute on se rapproche fortement d’un Kaiju. Mais « Kesako » me dit-on dans l’oreillette. C’est très simple si vous avez aimé des films tels que King Kong ou Godzilla, vous allez fortement apprécier cet ouvrage de Corc, jeune dessinateur du sud de la France qui signe son premier album et qui propose un Kaiju à la française à savoir la présence d’une force de la nature représentée par un animal qui peut semer le chaos sur son passage. La culture japonaise est friande de ce type de film, de littérature, quelque chose que l’on retrouve moins dans la culture occidentale et dans la BD franco-belge
Fort de cette idée, Corc livre ici un album de 224 pages en noir et blanc, dessiné dans un style manga. Une deuxième couche pour ceux qui ne sont ni pavé, ni manga. Et pourtant à la surprise générale, le sujet, le contexte culture Extrême-Orient, le style de dessin vont en surprendre plus d’un car le lecteur va être embarqué rapidement dans un monde post apocalyptique, futuriste avec des personnages attachants, bien construits, parfaitement identifiables et surtout une dynamique de dessin et de découpage qui donnent un rythme qui font passer les 224 pages à une vitesse folle. Vous ne pourrez pas lâcher l’album sans être à la fin, d’autant que l’auteur ne va pas se contenter de faire mener à ses personnages une course poursuite, il va rajouter en cours d’album une intrigue sur le passé de Jacquie qui donne encore plus envie de connaître la suite dans un album à paraître en juin 2025.