Titre du Tome: Black Beard 1 Pendez les haut et court !

les pirates, le bateau est vide ! Plus exactement, il transporte une autre marchandise, plus précieuse encore que l'habituelle bois d'ébène : l'épouse et la fille d'un richissime planteur de Jamaïque. C'est alors qu'une idée germe dans la tête du frère de la côte, et tant pis si cela n'est pas dans ses habitudes : il va demander une rançon ! Évidemment, la couronne refuse de payer mais elle est si lointaine et le planteur est si riche... Pendant que les tractations sont menées à Port-Royal, l'intendant du planteur négocie avec le capitaine. Il affirme connaître l'emplacement d'un trésor et que cette information est inscrite dans son carnet. Évidemment, Black Beard n'y prête que peu d'attention et la rançon payée, il relâche l'équipage. Il est loin de se douter qu’à l’arrivée, seul deux matelots seront toujours en vie, qu’il sera pourchassé par la Royal Navy et que sa tête sera mise à prix…
eaux des Caraïbes. Jack Rackham, Charles Vane ou encore Edward Teach, mieux connu sous le nom de Black Beard forgent leur légende au grand dam de tous. Mais le bien n'existe pas sans le mal et le mal a toujours suscité des tranches fascination ». C'est par ces mots que Jean-Yves Delitte débute son album. Dans ces quelques phrases, l'artiste résume magistralement son intrigue. Reprenons depuis le début. Même si nous, français, préférons les corsaires de Saint-Malo, Surcouf en tête, ou si Jack Sparrow et son Black Pearl éclipsent tous les autres, les pirates font partie de notre inconscient collectif. S'ils ont une réputation pour le moins sulfureuse, il est évident que ces hommes étaient plus complexes que ce que leur légende en a fait. Fort de ce double constat, Jean Yves Delitte nous dresse un portrait romancé du célèbre Barbe-Noire. On le découvre donc dans une posture peu familière : en train de molester les prisonniers. Par la suite, en fin stratège, il comprend l'intérêt de son apparente modeste prise. S'ensuit un double récit avec d’une part la vie des pirates dans leur repère et d'autre part les négociations qui s'engagent à Port-Royal. L'ensemble sent la poudre et le rhum mais il forme quelque chose de cohérent et d’instructif. Bien que le rythme ne soit pas toujours aussi rapide qu’un abordage, l'album se lit aisément et avec fluidité. Il faut dire que le trait réaliste du peintre officiel de la marine est un atout non négligeable lorsqu'il s'agit de dessiner des bateaux. Que dire alors, si ce n'est qu'ils s
ont tous absolument magnifiques. Mais un album sur la piraterie ne se juge pas qu’à ses navires, magnifiques soient-ils, les marins étant au moins aussi importants. Là aussi le style de Jean-Yves Delitte fait mouche. Malgré les perruques et autres accessoires, chaque personnage est facilement identifiable, l’auteur s'amusant même à jouer sur une certaine ressemblance pour lancer son récit. Si dans certaines vignettes, les personnages manquent parfois d'expressivité, il n'en est pas de même pour les scènes d'abordage et de bataille. Quant à la colorisation, le travail de Douchka Delitte vient renforcer la dualité entre les magnifiques et lumineux paysages et la crasse des pirates.Nom d'utilisateur : LABANDEDU9
Nombre de chroniques publiées : 3340