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Blacksad stories

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Nom de la série : Blacksad stories
Titre du Tome: Weekly
Scénario : Juan DIAZ CANALES
Dessin : Giovanni RIGANO
Couleur : Giovanni RIGANO
Maison d'édition : Dargaud

Si Dustin vit de petits boulots, sa grand-mère aimerait qu’il devienne quelqu’un de respectable. Elle réussit à le faire embaucher dans l’entreprise de pompes funèbres Lubansky. Pourtant, Dustin a d’autres rêves ! Mais le chemin est long et semé d’embuches. Weekly avant Weekly ! Un préquel absolument fantastique à ne pas réserver aux amoureux de Blacksad !
 
Dustin est une jeune fouine un peu paumé mais doué pour la photo. Il s'est fait virer du lycée car il a confondu photo de classe avec photos de charme. Il vit donc de petits boulots : photographe pour la police, indic pour un grand reporter… Malheureusement, dès qu'il touche quelque chose, cela se transforme en catastrophe : il évoque la liaison du commissaire avec la standardiste qui s'avérer être son épouse ou il est démasqué par une communication de sa grand-mère ! C'est elle qui l'élève et elle veut qu'il devienne quelqu'un de responsable. Elle refuse donc qu'il perde son temps avec les comics ! Surtout, elle lui rabâche que cela a conduit sa sœur à sa perte. Dans le nouveau quartier où ils ont emménagé, elle se rapproche de la pasteure Lubanski et de sa croisade anti-comics. Elle réussit même à la faire embaucher dans l’entreprise de pompes funèbres Lubanski. Sauf que Dustin a d'autres projets : ce qu'il veut, c'est de venir reporter…
Il est des personnages secondaires qui mériteraient de prendre davantage de lumière. À la manière de Disney avec la franchise Star Wars et Star Wars stories, les éditions Delcourt se lance dans Blacksad stories. Et le premier personnage à avoir droit à son spin-off, c’est bien évidemment Weekly ! L'album s'ouvre pourtant sur des contrées bien éloignées de New York, là où a grandi la grand-mère du jeune Dustin. Une évocation brève de sa jeunesse mais qui nous pose un personnage très croyant et qui a fui les pogroms russes. Dustin est un personnage bien plus complexe, lui. Exclu du lycée, il vivote de petits boulots, au grand dam de sa grand-mère. Par un concours de circonstances assez dingue, exposé durant le premier tiers de l'album, le jeune fouine a été au contact de la police ; même si cela a légèrement mal tourné. Il faut toujours prendre garde à ce que l'on dit. C'est ainsi que Chana, la grand-mère, se rapproche de la pasteur Lubanski et que Dustin est embauché dans l'entreprise « respectable » de son époux. Résigné, il décroche pourtant notre job chez Proper comics, en guerre ouverte contre la pasteure. L'intrigue va donc tout doucement se construire. À l'image ce qu'il fait avec la série principale, Juan Diaz Canales multiplie les intrigues secondaires, à tel point qu'on ne sait plus toujours laquelle est la principale. Mieux, il dépose tout un tas de petits cailloux, sans lien directe entre eux, afin de créer une intrigue policière à haute intensité et emmener le lecteur vers le reporter qu'il connait. C'est magistralement mené car, bien qu'on retrouve les thèmes emblématiques de la série, on ne voit absolument pas venir la résolution. À cela s'ajoute le plaisir de découvrir le photoreporter avant sa rencontre avec le célèbre détective. On découvre un jeune enquêteur en herbe en pleine quête de reconnaissance et en pleine phase de construction. Cela donne un petit côté récit d'initiation complètement irrésistible. Ce qui m'a également fait craquer, c'est le dessin de Giovanni Rigano. Il est toujours difficile de se glisser dans les pantoufles d'un autre dessinateur. C'est encore plus véridique lorsqu'il s'agit de l'immense Juanjo Guarnido. Pourtant le dessinateur italien parvient à se fondre dans le style du maestro ibérique tout en y ajoutant sa propre patte. Puisque l'album est un préquel, il fait le choix d'apporter davantage de vivacité et de fluidité à son trait. Il conserve malgré tout le caractère précis et bourré de détails de la série principale. En même temps, on conserve une mise en page tout aussi dynamique avec des choix de prise de vue aussi varié que précis. Ajoutons la colorisation dans des teintes plus délavées que dans les Blacksad et vous obtenez un modèle du genre. En un mot, on a l'impression de voir les héros plus jeunes et c'est tout à fait ce qu'il faut.
À l'image de Star Wars et de beaucoup de séries de bandes dessinées à très gros succès, Blacksad se lance dans les spin-off avec le très attendu album consacré à Weekly ! Les artistes évitent les pièges et nous livre un album sensationnel. À ne surtout pas réserver aux amoureux (et ils sont nombreux) du plus célèbre chat détective de la bande dessinée !

A propos du chroniqueur

Nom d'utilisateur : boil

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