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Blanche Blanche

Blanche

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Nom de la série : Blanche
Scénario : Maëlle Reat
Dessin : Maëlle Reat
Couleur : Maëlle Reat et Lolita Couturier
Maison d'édition : Glénat

En vacances chez sa mère, Maëlle Reat en profite pour recueillir son témoignage sur sa vie personnelle mais aussi comme témoin privilégié de la France depuis les années 60... en tant que personne atteinte du VIH... Un roman graphique poignant et intime que je vous invite à découvrir !
 
Au cours de cette BD, on découvre que Blanche, la mère de l’autrice, a longtemps caché sa maladie à ses enfants mais qu’elle leur a ensuite révélée être porteuse du VIH...
Devenu adulte, Maëlle Réat décide donc de travailler sur ce secret longtemps enfoui... Alors, au fil d’une conversation entre mère et fille, Maëlle découvre découvre que sa mère a été l’une des premières femmes contaminées en France au début des années 80, à l’époque où l’on parlait encore du "cancer gay".

Ce récit alterne entre le passé — celui d’une adolescente fugueuse, happée par la drogue et les excès — et le présent — celui d’une mère de famille, aide-soignante en psychiatrie, marquée par l’obsession de l’hygiène et la peur de transmettre le virus. Mais Blanche ne se résume pas à une maladie : c’est l’histoire d’une femme au fort caractère, qui ne se laisse pas abattre et qui se renseigne elle-même sur les progrès de la médecine face à cette maladie, notamment grâce aux publications d’Aides, la célèbre association, dans les années 80 et 90.  On y découvre ainsi comment elle s’est battue pour devenir mère malgré les difficultés et le jugement du corps médical !
C’est également le récit d’une lutte quotidienne pour accepter son corps, le regard des autres et sa propre histoire. C’est aussi, et surtout, l’histoire d’une transmission : celle d’une mère qui décide enfin de tout dire à sa fille...

A mon sens, le grand mérite de ce roman graphique réside dans son scénario plein d’humanité. Maëlle Réat construit une narration sincère, sans tomber dans le pathos, où les failles, les doutes, mais aussi l’humour et l’amour irriguent chaque page. Le parcours de Blanche est celui d'une combattante, ni héroïne ni victime, car c'est une femme marquée par l’épreuve et la résilience.

Ce qui m’a touché, c’est cette capacité à rendre palpable l’impact quotidien du VIH : les 14 comprimés avalés chaque jour, la peur de contaminer ses enfants, le poids du secret mais aussi la volonté d’avoir une vie "comme les autres".
J’ai également apprécié que ce soit presque autant un témoignage personnel qu’un éclairage sur l’évolution du regard de la société sur le VIH.

Côté dessin, je suis un peu plus réservé car le style de Maëlle Réat, m’a laissé une impression mitigée. Le trait volontairement naïf et simple est certes sympathique mais personnellement j’aurai aimé quelque chose de plus réaliste. Mais après tout, peut-être que ce choix esthétique adoucit la lecture et au final, le scénario et la puissance du témoignage permettent largement de dépasser cette réserve.

Blanche est donc un roman graphique réussi et nécessaire qui mérite d’être lu et partagé !

A propos du chroniqueur

Nom d'utilisateur : fanch

Nombre de chroniques publiées : 67