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Bomb X

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Titre du Tome: Bomb X

Bomb X
 
Scénario : Vincent Brugeas
Dessin : Ronan Toulhoat et Brice Cossu
Couleurs : Yoann Guillo
Éditions : Glénat
Collection Comix Buro

 
Aspirés à diverses époques de l’histoire humaine, des individus très différents sont contraints de collaborer pour survivre sur une planète hostile.
Puisant dans les grands classiques de la SF, Bomb X est une œuvre intelligente, terriblement efficace et joliment mise en image.
 
 
Paul est un spationaute français. En mission sur l'ISS, il a subi un orage temporel. Il est le seul survivant à être arrivé sur "TEQ". Bien sûr, il a été rapidement formé et mis au courant. Sur Terre, il y a des orages temporels. Ils ont lieu à n'importe quelle époque, passée ou futur, du Moyen-Âge jusqu'au 22e siècle. Les personnes qui survivent à ces orages sont transportées de l'autre côté de l'univers ou dans un univers parallèle, mais toutes à la même époque. Contraints de s'entraider pour survivre, ils se répartissent en deux groupes. Les sédentaires restent à Newt, la cité fondée par Chandi et font vivre la communauté grâce à leurs talents. De l'autre côté, il y a les chasseurs d'orage toujours à la recherche de survivants et d’objets variés. C'est parmi eux que Paul a trouvé sa place, aux côtés du chevalier Bohémond qui a troqué son fier destrier contre un bolide et qui est ce qui se rapproche le plus d’un shérif. Et Bohémond a du fil à retordre. En effet, ceux du 22e siècle reproche aux « greedy » des 20 et 21e siècle d'avoir exploité la planète sans penser au lendemain. C'est tout ce qui oppose Paul à Faouzi.
 
La science-fiction ! Derrière ces deux mots, une multitude de définition et d'œuvres plus ou moins réussies. Une question également : comment, aujourd'hui, créer une œuvre le science-fiction réellement originale et exceptionnelle ? A cette question, Vincent Burgeas répond par un acronyme "TEQ. Terre en question" et une idée ; s'inspirer de chef-d’œuvre pour créer quelque chose de nouveau. Pari plutôt réussi ai-je envie de dire ! Sur une planète inconnue, à moins que ce ne soit dans un univers parallèle, des humains de diverses époques doivent cohabiter pour survivre. Évidemment, un univers post-apocalyptique et des bagnoles survitaminées et trafiquées, cela n'est pas sans rappeler Mad Max ! Quant aux voyages dans le temps et l'espace, ce sont des grands classiques. Mais Vincent Burgeas insiste sur l'époque de ces exilés. En fonction de leur date de départ, les tensions existent et cela brouille les cartes. Et puis, plutôt que de nous exposer la situation par de grands passages narratifs, le scénariste privilégie l'action et les dialogues et ça, c'est bien dans l'air du temps. Heureusement, il ne tombe pas non plus dans le cliché du 100 % action et les scènes de concile et de réflexion sont bel et bien présentes. Car après tout, où sont ces naufragés ? pourquoi eux ? existe-t-il une solution de retour ? voilà des questions qui restent en suspens. Pour le reste, le scénariste s'attarde sur des anecdotes et des événements sont grande importance, un peu comme un chroniqueur de la vie quotidienne. Et on se pique au jeu. Comme le dit Denis Bajram, dans sa préface ; on devient curieux d'en savoir plus sur ce monde énigmatique, curieux de ces personnages avec l'envie de vivre avec eux cette expérience d'humanité inédite. Dans ce tableau presque idyllique, il ne faudrait pas oublier le dessin. La copie rendu par Ronan Toulhoat et Brice Cossu est plutôt convaincante. L'atmosphère post-apocalyptique est parfaite grâce à de grandes vignettes désertiques, torrides mais toujours humanisées. Les personnages sont aisément identifiables tout en étant aussi crédibles qu’expressifs. La mise en page fait alterner les grandes vignettes d'ambiance, que j'évoquais précédemment et les plus petites pour les scènes d'action. Évidemment, cela impulse beaucoup de rythme au récit. Mais le plus spectaculaire reste tout de même les orages temporels. À ce titre, celui qui occupe les dernières pages est absolument sensationnel. Il marque profondément le lecteur par sa puissance, sa violence tout autant que par sa mise en page, sa colorisation et son sens du rythme et du détail. Une nouvelle fois, difficile de ne pas faire le parallèle avec Mad Max.
 
Une solide histoire pleine de références et de péripéties, un univers très joliment travaillé qui ne manque pas d'âme et beaucoup de questions qui restent en suspens. Voilà de quoi convaincre le lecteur le plus réticent de se laisser aspirer par ce Bomb X.
Cédric
Chroniqueur
La Bande Du 9

A propos du chroniqueur

Nom d'utilisateur : LABANDEDU9

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