Nom de la série : C est où le plus loin d'ici
Tome : 2
Titre du Tome: Volume 2
Scénario : Matthew ROSENBERG
Dessin : Tyler BOSS
Couleur : Tyler BOSS
Maison d'édition : Casterman
Dans un monde postapocalyptique où seuls les adolescents survivent, la bande du collège est dissoute. Chacun va devoir se débrouiller en solo. Sid, elle, poursuit son chemin sans se douter de ce qui arrive aux « membres de sa famille ». Un deuxième épisode avec les mêmes qualités et défauts et qui fait progresser l’intrigue de façon modeste.
Après les délibérations du Conseil, lors de la fête foraine, la bande du collège a été dissoute. Certains membres ont été « adoptés » par d’autres familles, certains se sont évadés et Alabama et Lafayette ont été donnés aux Gardiens. Ils vont tous devoir apprendre à se débrouiller en solo. De son côté, Sid, dont on nous raconte ici la trajectoire, est toujours en quête de La Ville, lieu fantastique et fantasmé qui ressemble au Paradis. Pour la guider, elle peut compter sur la carte que lui a confiée Slug avant de mourir. Déboussolée malgré tout, elle croise le chemin des ferrailleurs qui l’aident en l’emmenant au supermarché. C’est jour de vente aux enchères et Sid craque pour un beau chien. Elle rafle la mise, au nez et à la barbe des Cochons, en cédant son Dieu, son vinyle. Pas très loin de là, Obernon, qu’on croyait mort, a été recueilli par la mystérieuse et inquiétante bande des Sauvages de la forêt. Il se lie avec eux jusqu’à en devenir, presque, membre. Pour Alabama et Lafayette, enfermés dans une cage de zoo, la vie est nettement plus rude. Mais ils conservent la foi en la liberté. Jusque quand ?
Par la magie de l’édition, les deux premiers volets de C’est où le plus loin d’ici ? paraissent à quelques jours d’intervalle. Rappelons au passage que la série est toujours en cours de l’autre côté de l’Atlantique. On a donc à peine eu le temps de se remettre du premier épisode qu’on se lance dans la lecture du deuxième. Il s’ouvre sur une scène inédite qui nous renvoie au début de l’intrigue, sur le toit entre Sid et Prufrack. Par la suite, on va suivre en grande partie la trajectoire de Sid. Matthew Rosenberg change donc de focalisation tout en conservant la même trame temporelle. Aux côtés de Sid, on va donc retrouver les angoissantes David du supermarché ou la sinistre famille des Audacieux déguisés en personnes âgées. On découvre même le vrai visage d’un Etranger. C’est d’ailleurs la seule image véritablement horrifique. En effet, l’effet de surprise passée, les rencontres ne nous font plus la même sensation. Heureusement, chaque bande conserve son côté barge et gore et l’ambiance reste tout de même extrêmement pesante. On change juste de registre, passant de l’horreur visuelle à celle de l’atmosphère. Sauf que côté intrigue, il n’y a pas beaucoup d’avancées. À l’exception d’une prolepse qui, si on n’y prend pas garde, peut passer trop vite. Côté dessin, on retrouve les points forts et les faiblesses de l’album précédent. Taylor Boss fait d’excellents choix en ce qui concernent le découpage de l’action mais, une nouvelle fois, on regrette le manque d’expressivité de ses personnages. C’en est à un point qui pourrait presque devenir risible. On se consolera grâce à une colorisation bigarrée qui décale à merveille le fond et la forme.
Au final, ce deuxième opus nous laisse un peu sur notre faim. Matthew Rosenberg répond à quelques questions mais il en laisse beaucoup d’autres en suspens. Il prolonge avec la même structure l’album d’ouverture et on retrouve les mêmes qualités et défauts. Si vous l’avez aimé, vous retrouverez l’atmosphère et les personnages pour votre plus grand bonheur.