Nom de la série : Calle Malaga
Scénario : Mark Eacersall
Dessin : James Blondel
Couleur : James Blondel
Maison d'édtion : GRAND ANGLE
Malaga, station balnéaire vide hors saison, devient un lieu de rencontre amicale entre Saïd et son voisin prof de SVT. Une rencontre amicale imaginée par Mark Eacersall mais qui pourrait bien finir mal.
Le soleil est en train de se lever sur Malaga. Un jeune homme, capuche sur la tête et lunettes de soleil sur le nez, fait son footing et profite du fait qu’il n’y a encore personne à cette heure-là. Ensuite il s’installe à la terrasse d’un café. Un jeune mendiant vient lui demander l’aumône et tente de lui voler son téléphone. Alors que la police approche, il préfère le laisser partir. Il rejoint alors tranquillement et en toute discrétion son appartement. Alors qu’il est au calme, il entend du bruit dans les parties communes. Il se saisit alors d’une arme et va regarder dans l’œilleton. Ouf, il ne s’agit que d’un touriste qui a loué l’appartement au bout du couloir. Il peut de nouveau se reposer en attendant la prochaine alerte.
Départ pour le sud de l’Espagne pour Saïd, non pas pour passer des vacances mais pour échapper à quelque chose, en d’autres termes, il est en cavale. Il s’est installé dans une résidence tranquille, dans une station balnéaire quasi vide, règle en espèces, ne se fait pas livrer, sort quand il n’y a pas grand monde et reste cloîtré chez lui le reste du temps. Son seul contact est ce voisin, prof de SVT, un peu envahissant mais pas dangereux avec qui il va se lier d’amitié.
Cette histoire imaginée par Mark Eacersall (auteur également du génialissime ouvrage «Tananarive») va embarquer le lecteur dès les premières planches à vivre une histoire pas comme les autres où le lieu choisi est aussi important que le personnage ou le récit en lui-même aux yeux de l’auteur. Ainsi, il va construire tout son récit autour de cette station balnéaire, pour faire vivre à son personnage bien mystérieux une rencontre improbable. Bien entendu, nous sommes dans une histoire policière avec son suspense, ses intrigues et surtout son rebondissement inattendu. Paradoxalement, malgré une histoire qui prend son temps, qui se veut contemplative, eh bien elle se passe à la vitesse de la lumière et on pourrait regretter de ne pas en avoir eu un peu plus.
Pour réaliser cette histoire sur mesure imaginée par Mark Eacersall, l’auteur va débaucher James Blondel de ses activités de prof de SVT et d’auteur de BD dans des ouvrages collectifs pour lui proposer de réaliser en solo cette histoire policière. Le résultat est très bon, des couleurs à la fois chaudes pour le lieu et sombres pour la situation, un fort encrage, des personnages bien identifiables et qui cachent leur jeu, le tout avec un découpage dynamique qui ne pose pas d’ambiguïté dans la lecture.
Une belle balade dans le sud de l’Espagne mais qui risque d’être la dernière pour certaines personnes.