Nom de la série : Cargo
Scénario : COSTES
Dessin : BELIN
Couleur : BELIN
Maison d'édition : Delcourt
Lorsque le pilote Stan de Bressmem arrive sur le cargo M/S Pandora, il pense voler au secours de la jeune et jolie capitaine Hélène Blondin. Il est loin de se douter que la descente du rail de la Manche va se transformer en son pire cauchemar ! Une description apocalyptique de ce qui peut arriver de pire sur un cargo. Totalement hilarant !
Avec sa myriade de bateaux dans tous les sens, le passage du rail de la Manche n’est pas une partie de plaisir pour les marins inexpérimentés. D’ailleurs, même les vieux Loup de mer s’en méfient. Pour tous ceux qui ont besoin d’aide, un service de pilote conseil a été mis en place. C’est le rôle de Stanislas de Bressmem qui a été contacté par la capitaine du M/S Pandora. Plutôt jolie, Hélène Blandin lui fait une confidence. Si elle a demandé de l’aide d’un pilote, c’est pour remplacer son second dans lequel elle n’a aucune confiance. Stan prendra donc un quart pendant qu’elle pourra se reposer, un peu. Seulement le pilote est intrigué : tout l’équipage est absent et il y a ce mystérieux indien qui, avec un air sournois, semble vouloir monter trop vite en grade. C’est d’ailleurs lui qui mène le pilote dans les cuisines où il fait la rencontre du capitaine. Furibard, il demande à Hélène les explications, qu'elle lui donne. Pourtant, Stanislas n’est pas encore au bout de ses surprises. La descente de la Manche s’annonce des plus mouvementées.
Les métiers de la haute mer sont parmi les plus dangereux au monde. Si vous y rajoutez les faibles salaires et la longue séparation d’avec ses proches, vous comprenez l’origine de l’essentiel des équipages. Pourtant, le métier de pilote est beaucoup plus gratifiant. Ils aident à entrer dans les ports ou à passer les zones dangereuses, tel le rail de la Manche, évitant ainsi bon nombre d’accidents. Ce qui a attiré Stanislas de Bressmem à faire ce métier, c’est plutôt la rapidité à accumuler beaucoup d’argent. Cependant, s’il peut mélanger plaisir et travail, il n'a rien contre. C’est ce qu’il se dit en voyant la jeune et jolie capitaine Hélène Blandin, lorsqu’il débarque au poste de pilotage du M/S Pandora. Quant au lecteur, il se demande ce qu’il est venu faire dans cette galère. C’est alors que le scénariste nous propulse dans le premier flash-back et que nous apprenons les causes de la pénurie d’équipage. Tout l’album est construit de cette façon. Il suffit d’un doute, d’une phrase, de l’apparition d’un nouveau personnage pour que Costes nous apporte une explication, un éclaircissement et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’ils sont tous bien perchés. Et quand on pense qu’il n’y en a plus, et bien il y en a encore ! Si cela impulse beaucoup de rythme au récit, c’est également super addictif et le lecteur se retrouve comme un junkie en manque, non pas de drogue, mais de révélation. À l’image d’Olivier de Kersauson (je mets de côté le capitaine Hadock !), les marins sont des forts en gueule. Et là aussi, Costes frappe fort ! Dans ce huis-clos maritime, tous les personnages vont se révéler ; une nouvelle fois, ça va être totalement jubilatoire ! Surtout que leur traitement caricatural renforce à la fois leur caractère mais aussi leur mystère. Pour le reste, la construction en damier est assez classique mais très efficace. Les angles de vue font la part belle aux échanges mais, dès qu’on sort, on profite agréablement du spectacle de la haute mer. La colorisation peut donner l’illusion d’être terne mais cela permet de mettre en avant certains objets. De même, les flashbacks sont immédiatement identifiables grâce à un traitement graphique en noir et blanc très judicieux.
On n’imagine pas tout ce qu’il peut se passer sur un Cargo. Avec cet album, nous assistons à un condensé de ce qu’il peut se dérouler de pire. Pour les terriens que nous sommes, c’est totalement hilarant !!
