Titre du Tome: Charles De Gaulle 1958-1968 Joli mois de mai

s se révoltèrent en Algérie. Comme à l’époque, il pense facilement venir à bout de ses contestataires, grâce à sa maestria politique. S'il cède la réouverture des universités à son premier ministre, il affirme qu'il fait du Pétain puis part en voyage officiel en Roumanie, sans voir que la contestation prend de l'ampleur. À son retour, la «chienlit » s'est répandue et malgré son allocution télévisuelle, elle ne semble vouloir s'éteindre. Toujours se référant à 1958, le président joue sur la division de ses opposants : les étudiants, les ouvriers, les syndicats, les communistes... seulement, la base déborde les dirigeants et De Gaulle, se pensant fini, décide de partir de prendre l'air à Colombey. En réalité, il part auprès de « son armée ». A Baden-Baden, le général Massu trouve les mots pour regonfler celui qui l'a roulé en 1958. Fort de ce soutien, De Gaulle rentre à Paris, dissout l'Assemblée nationale et organise une manifestation « spontanée » de soutien. Si le mois de mai s'est révélé plus vivant que prévu, le président De Gaulle ne comprend pas ce qui vient de se dérouler ; et il ne survivra pas politiquement son projet de référendum de 1969.
50 ans après les événements, on ne compte plus les commémorations de mai 68. Il était assez logique que Claude Plumail et Jean-Yves Le Naour choisissent cette date pour clore leur biographie sur le général De Gaulle. Comme à son accoutumé, et fort de son métier d'historien, Jean-Yves Le Naour écrit un scénario bien documenté. Chaque événement, chaque citation, chaque personnage, tout est véridique et certifié. Le travail de scénariste est néanmoins différent de celui de l'historien et là, il choisit une approche qui n'est pas chronologique. Plutôt que d'évoquer le retour de De Gaulle en 1958 et d'introduire une grande ellipse vers 1968, le scénariste se place d'emblée en 1968. Il use, et abuse, de la propension du président à revenir en 1958. Si le procédé a le mérite d'être original, il devient un peu lourd à l'usage. Certes De Gaulle a perdu de sa superbe mais il n'est pas le gâteux qu'on veut bien nous présenter. C'est bien simple, il nous fait penser au vieux César de La belle et le clochard. En revanche, on visualise bien la rivalité avec François Mitterrand et la dualité de sa relation avec Georges Pompidou ; tout autant que sa déconnexion avec le pays.
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