Titre du Tome: Chez Adolf 3.1943

Mona. L'immeuble où logeait la jeune fille et sa mère ayant été détruit, il a été ordonné à ceux dont le logement était encore intact d'héberger les sans-abris. Et puis, de fil en aiguille, un sentiment amoureux s'est créé entre Karl et Mona, et tant pis pour Rosa. Le bonheur du couple s’amplifie encore lorsque, toujours à la suite d'un raid aérien, le directeur du collège meurt et qu’on propose le poste à Karl. La seule ombre au tableau tient dans la situation géopolitique du pays. L'Allemagne du Führer est toujours empêtrée dans la guerre, et sur le front de l'Est, la bataille de Stalingrad vire à la débâcle. Malgré les discours, toujours enthousiasmes, de Goebbels, le cœur n'y est plus. A la pension, Adolphe doute, Richard Neuman souffre de stress post-traumatique et la famille Feldman est rongée par l'inquiétude de savoir son fils, le petit Hermann, sur le front de l’Est. C'est à ce moment que Karl reçoit une lettre. Une lettre venue d'une vie antérieure. Une lettre comme une nouvelle menace…
s et mesdames Tout-le-monde que Rodolphe a imaginé Chez Adolf, la vie quotidienne d'une pension de famille avec en héros le professeur Karl Stieg. Membre du parti nazi par obligation plus que par conviction, il tente de passer ce moment sans trop d'encombres. Cet épisode, consacré à l'année 1943, marque de nombreux changements. Tout d'abord, Karl s’est marié et il a reçu une promotion. Si tout semble lui sourire, il n’en oublie pas la guerre qui se rappelle, violement, aux habitants par les bombardements, les discours zélés de Goebbels et les morts de Stalingrad. Si cela peut sembler banal, la vie de Karl est épicée par de vieux démons qui vont remonter à la surface et pourraient le faire plonger. Cela donne un récit d'une grande efficacité et d'une sensibilité rare car il donne toute sa place à l'humanité dans des moments inhumains. Il nous rappelle que l'instinct de survie des Hommes et la solidarité ne sont pas que des vains mots et qu'ils peuvent également s'appliquer à ceux qui ont le mauvais rôle. On s'identifie à ces personnages et on se demande ce qu’on aurait fait à leur place. Surtout, on est soulagé de n'avoir pas à décider. Cette identification est d’autant plus facile que le trait réaliste de Ramon Marcos nous immerge dans cette Allemagne meurtrie des années 40. Les décors montrent parfaitement l'ambivalence du pays entre des villes et des civils meurtris et des dignitaire dans leur bulle de luxe et d'ésotérisme. Chaque personnage est identifiable au premier coup d'œil, même de loin et porte sa ps
yché sur son visage. C'est ainsi que les agents de la Gestapo sont particulièrement inquiétants. Mais à ce jeu, l'apparition du jeune époux Konrad est particulièrement réussie. Comme la situation change, les personnages aussi et cela se voit. Le plus spectaculaire concerne Adolphe mais tous conservent leur part d'ombre dont le voile se déchire petit à petit.Nom d'utilisateur : LABANDEDU9
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