Titre du Tome: Chez Adolf 4.1945

mauvaise nouvelle à annoncer à son enseignant : il est mobilisé au sein du Volkssturm. Quelque peu perdu, le professeur ne pense qu’à ses élèves et à sa sœur. C’est le moment que choisit Karl pour évoquer les similitudes entre le conte des frères Grimm et ce qu’ils sont en train de vivre. Il faut dire qu’en cette année 1945, les temps sont de plus en plus durs. La bataille de Stalingrad perdue, la majorité des Allemands s’est fait une raison : la défaite est inéluctable ! C’est aussi ce que se disent Karl et Adolf lorsqu’ils se retrouvent, le soir, autour d’une chope contenant une horrible chose que certains osent encore appeler bière. Malheureusement, les jusqu’au-boutistes sont au pouvoir et Karl sait que son ordre des mobilisations arrivera, tôt ou tard. Aussi, lorsque le courrier arrive, il est le plus jeune des « vieux ». Après un entraînement sommaire, donnant l’impression de jouer au petit soldat, la troupe est expédiée sans préavis sur le front. Pour Karl, il n’y a qu’une solution : la fuite...
étudier à ses élèves, le joueur de flûte de Hamelin, résume bien la situation des civils allemands. Toujours dans sa quête de rester en vie, Karl Stieg, promu directeur d’école, a même pris le risque de retirer son épinglette aux couleurs nazies. Il faut dire que chez Adolf, sa pension, le patron et quelques clients cachent des juifs. Mais Karl et Mona sont surtout inquiets car, faute d’hommes en âge de se battre, les autorités ont décidé d’appeler sous les drapeaux tous les hommes valides de 16 à 60 ans. Et évidemment, Karl va rapidement recevoir sa convocation. Cette première partie est l’occasion pour le scénariste de montrer aux lecteurs l’absurdité et la barbarie d’un régime totalitaire aux abois. Toute ressemblance avec notre époque n’est qu’un fait historique. Après une brève, très brève, formation militaire, Karl et quelques autres sont envoyés au front. Malgré la pression d’un jeune Hitlerjugend, Karl et le père d’un de ses anciens élèves n’ont qu’un but : fuir ! Et dans cette Allemagne en guerre, une opportunité se présente rapidement. Débute alors la partie la plus intéressante. Karl va devoir traverser une bonne partie de son pays pour retrouver sa chère Mona. Bombardements, famine, crimes de guerre et déserteurs vont alors croiser sa route. Heureusement, une part d’humanité et d’entraide est toujours présente chez ses concitoyens. Pour faire simple, c’est la défaite nazie qui nous est présentée, mais
à travers les yeux d’un allemand quelconque. C’est ce qui a fait la force de la série ! C’est ce qui fait la force de cet épilogue ! Côté dessin, pas de changement. Les personnages restent fidèles à eux-mêmes et si leurs traits perdent un peu en finesse, c’est surtout à cause de la peur. Grâce à son style réaliste, Ramon Marcos poursuit son évocation de la guerre en deux temps. D’un côté, on retrouve les intérieurs chaleureux et de l’autre sont les ruines. Une nouveauté tout de même, les paysages variés que va traverser Karl. Mais là aussi, la guerre est passée par là et il n’y a plus âme qui vive, pas même un oiseau qui chante…Nom d'utilisateur : LABANDEDU9
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