Nom de la série : Chiens de prairie
Scénario : Foerster
Dessin : Berther
Couleur : Dominique David
Maison d'édtion : Anspach
Trente ans après, « Chiens de prairie » ressort comme une nouveauté qui n’a pas pris une ride grâce à un scénario à la fois rythmé, prenant et original dans la relation entre les personnages.
Calamity Jane est à la tête d’un convoi transportant des enfants de Deadwood à l’orphelinat de Rapid City. Sur son chemin, elle rencontre son ami J.B. Bone qui se rend à Deadwood alors que sa tête est mise à prix. Un choix bien curieux mais c’est une promesse que Bone a faite à son ami Ben Donnigan. En effet derrière son cheval, il traîne un cercueil avec à l’intérieur le corps de Ben qui s’est fait descendre lors de leur dernier braquage de banque. Ben lui a fait promettre de l’enterrer au côté de sa bien-aimée malgré les risques que cela comprend. Après une soirée bien arrosée sous les étoiles avec Calamity Jane, le lendemain matin, Bone reprend la route et constate qu’un des gamins n’est pas remonté dans le convoi. Ce dernier semble sourd et muet et Bone fait tout pour le chasser. Mais le gamin est une vraie teigne et le suit coûte que coûte. Pendant ce temps, la rumeur du retour de Bone à Deadwood et sa tête mise à prix affolent et mettent en excitation tous les chasseurs de prime du coin.
Voici l’occasion d’avoir une seconde jeunesse pour cette histoire écrite par Philippe Berthet et Philippe Foerster, parue initialement en 1996 aux éditions Delcourt. A cette époque, à titre personnel, l’histoire de cet ivrogne solitaire et de ce gamin m’avaient marqué. Mais 30 ans plus tard, la question du réchauffé peut se poser.
Il faut tout d’abord se laisser emporter par la voix off de Calamity Jane qui raconte cette histoire à travers une lettre qu’elle écrit à sa fille.
Trois décennies plus tard et autant de lectures dans la catégorie Western, le constat est sans appel, l’histoire « Chiens de prairie » a toujours autant d’impact et cette réédition aux éditions Anspach ne lui a pas fait prendre une ride, l’album reste parmi les meilleures histoires du genre.
Le scénario est captivant car il met en action deux personnages totalement opposés mais marquants qui n’ont aucune raison de vivre une aventure commune. Mais c’est là le génie de raconter des histoires, c’est de pouvoir donner naissance à cette rencontre et de trouver des points communs à ces deux personnages qui sont la solitude et la survie. On a souvent l’habitude dans les westerns de voir des thématiques autour des règlements de compte, des shérifs traquant les bandits alors qu’ici c’est un autre style qui conserve les composants Far West mais avec une histoire d’amitié. Rajoutez à cela de l’action, des coups de feu, des morts pour le dynamisme et ensuite un rebondissement inattendu pour le suspense et vous obtenez un petit bijou d’histoire intemporelle.
Merci aux Editions Anspach pour nous avoir fait revivre cette histoire et alimenter un dossier en fin d’album pour en apprendre encore d’avantage. Espérons que cette nouveauté va faire découvrir à de nouveaux lecteurs ce récit incontournable.
